
C’est l’élection présidentielle de 2018 qui va départager les protagonistes.
Trois ans avant l’élection présidentielle de 2018, les différents états-majors politiques s’activent déjà à préparer le terrain. Les grands partis politiques sont en pleine précampagne en vue de cette échéance. Pour ne citer que le cas du « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » (HVM), du « Tiako i Madagasikara » (TIM) et du « Miaraka Amin’i Prezida Andry Rajoelina » (MAPAR) qui lancent depuis quelques temps une offensive de charme au niveau des différentes régions. Bon nombre d’observateurs estiment que l’arrivée au pays de l’ancien président de la Transition, Andry Rajoelina, a accéléré le « combat ». Après les récentes sorties médiatiques du numéro Un de la Révolution orange 2009, l’on a pu remarquer que les tenants du régime ont décidé de riposter en multipliant les descentes sur le terrain. Après s’être rendu le week-end dernier à Mampikony pour rencontrer les sinistrés de la montée des eaux dans cette localité, puis à Mahajanga dans le cadre de l’inauguration d’un complexe sportif, le président Hery Rajaonarimampianina a assisté hier à l’inauguration d’un centre de formation professionnelle pour les femmes et d’un centre de ressources à Andoharano Tsimbazaza. Au cours de ces différentes occasions, le Chef de l’Etat a prôné un discours de propagande dont l’objectif était de mettre à l’avant les réalisations du régime. D’ailleurs, lors de cet évènement à Tsimbazaza, toutes les EPP et CEG se situant aux alentours ont été fermées. Présence et tenue de cérémonie obligatoires pour les élèves. Par ailleurs, des « tracts » invitant les habitants des quartiers environnants à assister à l’évènement ont été aperçus notamment à Tsarafaritra et à Andoharano. A Mahajanga, certaines personnes ayant assisté à l’inauguration de la nouvelle infrastructure sportive ont porté un tee-shirt sur lequel il était inscrit « HVM 2018 ».
Mauvaise posture. En tout cas, aucun président en exercice ne s’est contenté d’un seul mandat. Même si Hery Rajaonarimampianina se trouve actuellement en mauvaise posture et sa cote de popularité est au plus bas, il ne fera certainement pas exception à la règle. D’ailleurs, tous ses faits et gestes vont dans ce sens. Quant à l’ancien président de la Transition, Andry Rajoelina, il a réaffirmé au cours du cocktail dinatoire organisé samedi soir dans sa résidence à Ambohimangakely sa décision de revenir « en force », mais certainement pas « avec force » en 2018. D’ailleurs, il pourrait être le candidat unique de l’Alliance Républicaine de Madagascar (ARMADA). Andry Rajoelina et Hery Rajaonarimampianina qui étaient « amis » en 2014 pourraient donc se traiter comme des « ennemis ». Pour sa part, l’ancien exilé d’Afrique du Sud, Marc Ravalomanana, prévoit d’effectuer une déclaration fracassante ce jour. Les partisans du « Tiako i Madagasikara » se donnent rendez-vous au Magro Tanjombato pour un culte œcuménique dans le cadre de la commémoration du 26 janvier 2009. Dès son retour au pays, « Dada » a annoncé qu’il allait reprendre le pouvoir. « Je n’attendrai pas 2018 », a-t-il martelé à l’époque. Finalement, il devra prendre son mal en patience puisqu’à l’allure où vont les choses actuellement, c’est la présidentielle de 2018 qui va départager les protagonistes.
Davis R