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samedi, juillet 5, 2025
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Hery Rafalimanana : « Il faut de l’expérience pour gérer une grande agglomération comme Tana »

Rafaly-(2)Le Numéro 7 a décidé de livrer avec tous les détails son projet de société visant à reconstruire la capitale. Il nous a accordé une interview.

Question (Q) : Tout au long de votre campagne, vous vous positionnez en véritable défenseur de la capitale contre les invasions des querelles politiques. Vous conditionnez le développement et l’épanouissement de la capitale par la stabilité politique.

Hery Rafalimanana : « Je dois vous dire au risque de froisser d’autres candidats en lice que le devoir d’un candidat au Maire est de faire comprendre à la population que Tanà ne doit plus souffrir des conséquences néfastes des querelles politiques. Chaque fois qu’une crise politique se déclenche, nos patrimoines historiques et culturels, des bâtiments publics partent en fumée. Des entreprises, sociétés commerciales et industrielles tombent en faillite et des milliers d’emplois sont perdus. Ce sont les conséquences matérielles mais les conséquences de dégradations des mœurs sont aussi incommensurables. Ouvrez les yeux pour en constater. Le plus grave est que quand une crise se déclenche à Tanà, c’est tout Madagascar qui est malade, comme c’est le cas aujourd’hui. Plus de 90 % des industries malagasy sont dans la capitale, plus de 60 % des entreprises commerciales se concentrent ici, plus de 80 % de services se basent à Antananarivo. Bref, une secousse politique et tout tombe à l’eau et il faut de longs mois pour que la capitale se relève de ses blessures et quand les crises sont cycliques comme depuis, peut-on penser à un développement de la capitale et par conséquent de Madagascar ? ».

  1. : Peut-on avoir la chance d’arriver à cette stabilité selon vous ?

H.R : « Le Maire de la capitale doit avoir ce profil naturel de rassembleur. Pour ce faire, il doit être en dehors des querelles politiques sinon ça ne marchera jamais et au pire des cas il deviendra lui-même à l’origine des tourbillons politiques et les exemples ne manquent pas. Notre cas est clair. Nous avons parmi ceux qui nous soutiennent des organisations politiques de différents horizons voire en quelque sorte comme une cohabitation contre nature mais nous voulons être un symbole d’un véritable apaisement politique à la recherche d’une stabilité. Vous savez, la stabilité ne se décrète pas mais c’est avant tout un état d’esprit, une prise de conscience collective, un dialogue permanent et une éducation citoyenne pérenne… ».

Q. : Justement concernant les dégradations de mœurs dont vous avez parlé tout à l’heure. C’est peut-être les problèmes fondamentaux auxquels le Maire qui sera élu doit faire face avant tout. Peut-on avoir un aperçu général de vos solutions ?

H.R : « Il faut revenir rapidement à la paix sociale, au respect des disciplines, à la mise en confiance de tous les acteurs économiques car ce sont eux qui sont à la base des emplois dans la lutte contre la pauvreté en faveur du développement économique, à la création d’un nouvel espoir à l’ensemble de la population. En amont de tout ce qu’on veut bâtir est le respect de la discipline pour éradiquer cette anarchie qui fait légion partout. Comment voulez-vous que les gens écoutent ce que les dirigeants imposent comme discipline quand autour d’eux il n’y a que délabrement qui ne donne pas l’impression d’une société qui vit dans un cadre régi par des règles et des disciplines. Nos rues ne comportent ni panneaux de signalisation, ni marquages au sol. Aucune communication visuelle pour montrer qu’on est dans une vie en société normale. Est-ce que ce sont vraiment les marchands qui ne veulent pas quitter les chaussées ou bien ce sont les dirigeants de la ville qui sont incapables de négocier, de dialoguer et d’avoir le vrai caractère d’un chef ? Si les taxi-be ne respectent rien en imposant leur loi, est-ce qu’’ils sont vraiment puissants pour menacer de faire la grève si on les pénalise sur quoi que ce soit ou ce sont les responsables qui sont corrompus ou sont à court de solutions, de méthodes et de stratégies ? Sur n’importe quel problème, si on gère à la petite semaine et à coup par coup, on ne s’en sortira jamais. C’est pour vous dire qu’il faut de l’expérience pour gérer une grande agglomération de taille comme Antananarivo ».

Q. : Restons dans ces solutions très pratiques qui intéressent les électeurs lesquels veulent avec ces élections voir leur cadre de vie s’améliorer. Comment estimez-vous résoudre ces embouteillages monstres tout au long de la journée ?

H.R : « Ce problème est crucial car au-delà des ennuis et des pertes de temps, il y a une perte d’argent énorme. Selon une récente étude, il faut des nouvelles ceintures périphériques. Les embouteillages à Antananarivo font perdre aux usagers dans son ensemble plus de 5 Milliards d’Ariary mensuellement. C’est une perte colossale qui se répercute dans les bourses des usagers de la rue dans son ensemble. Vous savez aussi, Antananarivo est l’une des grandes villes au monde où la densité des voitures par rapport aux superficies de la capitale et au nombre d’habitants est la plus élevée au monde. Par contre les rues qui existent au centre ville sont des rues conçues pour une ville de 600 000 habitants alors que le nombre dépasse les deux Millions actuellement. En plus, il y a une contradiction flagrante : le nombre de population augmente d’une manière galopante mais le transport en commun utilise des minibus. Il faut donc une restructuration des transports urbains qui doit passer par une modernisation des flottes et une ouverture obligatoire des axes routiers de sorties et d’entrées qui ne passeront plus par les portes traditionnelles. Il faut déconcentrer les activités qui se trouvent dans les centres villes et créer de nouveaux centres administratifs, nouveaux marchés et centres industriels. Les nouveaux grands chantiers à mettre en place en matière de transport sont tributaires de la nouvelle politique d’extension urbaine qui ne peut s’effectuer qu’avec les communes environnantes et sous la diligence du pouvoir central ».

Propos recueillis par D.R

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