
L’ancien président exhorte pour éviter une nouvelle vague de la pandémie de Coronavirus au pays.
Hery Rajaonarimampianina a adressé des vœux à l’occasion de la fête de la nativité. Mercredi dernier, l’ancien président a prononcé un discours depuis Paris où il vit depuis deux ans. À cette occasion, il n’a pas manqué d’aborder la crise liée au Coronavirus qui sévit actuellement sur la planète. Pour l’ancien président, il n’est pas question de rester les bras ballants devant une telle pandémie. Mais, il est temps plutôt de se retrousser les manches.
En effet, il a soutenu qu’ « il est temps pour le changement et l’émergence ». En 2018, le parti HVM a présenté lors de l’élection présidentielle le projet « Fisandratana 2030 ». Mais il est vite tombé à l’eau dès que Hery Rajaonarimampianina a quitté les commandes. Son parti, handicapé par un manque flagrant de base solide à travers le pays, n’est pas parvenu à convaincre l’électorat sur ce projet. Et dès que le départ a été acté, le parti HVM a choisi de mettre sous le boisseau le « Fisandratana 2030 ». Mercredi dernier, Hery Rajaonarimampianina a évoque à nouveau l’expression « émergence ».
Exclusion. Ce discours de vœux de ce 23 décembre est la deuxième allocution officielle qu’il a tenue depuis qu’il a quitté les fonctions présidentielles. La première a été en mars dernier, lorsque le pays a été frappé de plein fouet par la crise liée au Coronavirus. Durant son discours, mercredi dernier, Hery Rajaonarimampianina a appelé les autorités à « faire cesser les poursuites et l’exclusion ». Et son camp en connaît la raison. L’appareil judiciaire qui épingle certains membres influents du régime Rajaonarimampianina est vu d’un mauvais œil par le parti Hery Vaovao ho an’i Madagasikara, actuel opposant au régime. L’opposition soutient que la « manœuvre » est synonyme de chasse aux sorcières.
Blanchir. À l’Assemblée Nationale, lors de la deuxième session ordinaire, les députés, opposition comme majorité, sont allés jusqu’à faire un blocage contre l’accusation d’anciens ministres de Hery Rajaonarimampianina devant la Haute Cour de Justice. Ces derniers sont cités dans des affaires de corruption ou de détournement de deniers publics, mais bénéficient d’un sursis de cinq mois jusqu’à la prochaine session parlementaire pour être fixés sur leur sort. Jusqu’à présent, les députés semblent vouloir les blanchir. Plusieurs autres hauts responsables, anciens membres du gouvernement et opérateurs économiques du régime HVM, se trouvent également dans des “embrouilles” avec la justice. Comme les Mbola Rajaonah, Claudine Razaimamonjy ou Harry Laurent Rahajason, qui se trouvent tous actuellement sous les verrous.
Résistance. Hery Rajaonarimampianina a choisi la capitale française pour prononcer son discours. Depuis son départ de la magistrature suprême, l’ancien président a choisi de vivre en France avec sa famille. Il a quitté le pouvoir en 2018, après avoir été battu à plate couture à l’issue de l’élection présidentielle, avec 8% des suffrages exprimés. C’est un score historique pour un président de la République sortant. Durant les trois premières Républiques, jamais un président en exercice n’a récolté un score aussi bas lors d’une élection présidentielle.
Mais, contre toute attente, Hery Rajaonarimampianina n’a fait aucune résistance ni insufflé une contestation contre les résultats de cette élection. Il a reconnu sa défaite et a alors passé la main formellement à son successeur Andry Rajoelina. L’alternance pacifique au pouvoir entre le premier président élu de la Vème République et l’actuel homme fort du pays a reçu une pluie de félicitations de la part des partenaires du pays.
Rija R.