
La communauté internationale et les partenaires techniques et financiers de Madagascar attendent de pied ferme le régime HVM sur son projet de révision constitutionnelle.
Le périple new-yorkais du président de la République Hery Rajaonarimampianina dans le cadre de la 72e Assemblée Générale des Nations unies a été largement commenté par la presse nationale. Pour certains qui se référeraient au discours prononcé par le chef de l’Etat à la tribune de l’ONU, c’est un succès. Le ministère des Affaires étrangères a même parlé d’une victoire de la diplomatie malgache. Mais pour d’autres, la présence à New-York du président Hery Rajaonarimampianina a été un échec. A ce propos, le chef de l’Etat malgache, actuellement président de la COMESA, n’a pas été invité mercredi dernier à un déjeuner de travail offert par le président des Etats-Unis Donald Trump aux Chefs d’Etat et ministres des Affaires étrangères de l’Afrique Subsaharienne. A l’Assemblée Générale des Nations unies, le président Hery Rajaonarimampianina a approché le président français Emmanuel Macron pour lui serrer la main, mais ce dernier n’a pas pris la peine de se mettre debout en signe de respect réciproque à l’endroit de son homologue malgache. Chose curieuse, le président de la République n’a pas touché mot à son projet de révision constitutionnelle durant son discours à la tribune de l’ONU.
Attente et réticence. Au pays, le régime HVM continue de travailler l’opinion publique à l’avènement de cette révision de la Constitution. Des députés et des ministres ont pris le relais au président de la République et au premier ministre qui ont annoncé ce projet dont les détails ne sont pas encore dévoilés. Le régime HVM se contente jusqu’ici de laisser entendre que cette révision toucherait les articles 47 et 152 de la Constitution. Du côté de la communauté internationale, c’est l’attente, voire la réticence. Cette communauté internationale qui a toujours contribué financièrement à la tenue d’élections à Madagascar, n’est pas encore officiellement saisie de ce projet qui devrait aboutir à l’organisation d’une consultation populaire directe. Interrogés sur cette éventuelle retouche de la Loi fondamentale, certains diplomates en poste à Madagascar se font attendre avant de réagir. En tout cas, si le régime en place est déterminé à aller jusqu’au bout de son entreprise, le projet de révision doit être débattu ou examiné en Conseil du gouvernement et puis validé ou adopté en Conseil des Ministres avant d’être soumis au vote des députés et des sénateurs. Si le projet en question est approuvé par les ¾ des députés et des sénateurs, il sera soumis à référendum pour approbation populaire directe. A l’allure où vont les choses, l’Exécutif ferait tout pour que son projet de révision constitutionnelle passe au Parlement au cours de la deuxième session ordinaire qui débutera le 17 octobre prochain.
R. Eugène