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mardi, décembre 17, 2024
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Hery Rajaonarimampianina : « J’ai demandé à Rivo Rakotovao de retirer sa plainte »

Le Président de la République a désamorcé une situation devenue explosive.
Le Président de la République a désamorcé une situation devenue explosive.

Après avoir reçu hier après-midi à Iavoloha le Country Director de la Banque Mondiale, Mark Lundell, le Président de la République a répondu aux questions des journalistes.

« Je lui ai demandé de retirer sa plainte ». Par lui, le Président de la République désigne Rivo Rakotovao qui est le plaignant contre les deux journalistes incarcérés depuis lundi à Antanimora. « Je regrette qu’il y ait eu cet emprisonnement », a-t-il déclaré. Non sans ajouter que « c’est la loi ». Faisant visiblement référence à la célèbre maxime « dura lex, sed lex ». Et de citer l’article 9 de la loi fondamentale qui dispose notamment que « nul ne peut être poursuivi, arrêté ou détenu que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu’elle a prescrites ». Une manière de dire que les deux journalistes n’ont pas été victimes de détention arbitraire ou illégale. Ce qui ne l’a pas empêché de réitérer qu’ « en tant que Président de la République », il n’est pas partisan de cet emprisonnement même si les sanctions constituent un garde-fou.

Limites. Il a d’ailleurs rappelé l’existence de balises posées par l’article 10 qui prévoit que « les libertés d’opinion et d’expression, de communication, de presse, d’association, de réunion, de circulation, de conscience et de religion sont garanties à tous et ne peuvent être limitées que par respect des libertés et droits d’autrui, et par l’impératif de sauvegarde de l’ordre public, de la dignité nationale et de la sécurité de l’Etat ». Tout ceci pour dire et le Président Hery Rajaonarimampianina l’a dit que « la liberté de la presse qui est effective dans le pays, ne comporte pas moins des limites ». Et de rappeler qu’à son retour du Vatican, il avait déjà « tiré la sonnette d’alarme face à certains dérapages ».

Devoirs. Le Chef de l’Etat a également rappelé les dispositions de l’article 11 : « Tout individu a droit à l’information. L’information sous toutes ses formes n’est soumise à aucune contrainte préalable, sauf celle portant atteinte à l’ordre public et aux bonnes mœurs. La liberté d’information, quel que soit le support, est un droit. L’exercice de ce droit comporte des devoirs et des responsabilités, et est soumise à certaines formalités, conditions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires dans une société démocratique ».

Désistement. Par contre, le Président n’a pas fait référence au Code de Procédure Pénale (CPP) qui prévoit qu’en cas de diffamation ou d’injure, le désistement de celui qui a mis en branle l’action publique, suffit à arrêter la poursuite. Bien avant même sa généralisation par le CPP, la jurisprudence avait déjà décidé qu’il en était ainsi en matière très particulière des infractions de presse. L’article 82 de l’ordonnance de 1974 dispose que « dans tous les cas de poursuites correctionnelles ou de simple police, le désistement du plaignant ou de la partie poursuivante arrêtera la poursuite commencée ».

Réconciliation. C’est dire que les deux journalistes auraient dû être libérés sur le champ après que le Président de la République ait demandé pour ne pas dire enjoint le ministre d’Etat Rivo Rakotovao de retirer sa plainte. Seulement, la célérité avec laquelle ils ont été placés sous mandat de dépôt, n’était pas de mise pour leur libération. Laquelle ne va avoir lieu que ce jour. « Ce n’est pas dans la division qu’on va redresser le pays », a fait remarquer le Chef de l’Etat. Avant de réitérer qu’il est loin de se réjouir de l’emprisonnement de journalistes. « Cela risque de poser des problèmes à la réconciliation nationale » , a-t-il reconnu. C’était hier à Iavoloha où il a expliqué la nécessité de faire passer la loi organique sur la décentralisation avant les lois sur les territoriales en général et celle sur les communales en particulier.

Remaniement. A son avis, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. A son corps défendant de juger les ministres 3 mois après leurs nominations, quoique cela ne l’empêche pas de procéder déjà à des évaluations. Eludant la question du remaniement, le Président qui est « pour la culture des résultats », de répondre vaguement qu’ « on verra après ». En attendant, il se concentre sur « l’intérêt national et l’intérêt général ». Quant aux journalistes, il leur demande simplement de respecter le code d’éthique et de déontologie. En tout cas, s’il a demandé le retrait de la plainte, « ce n’est pas un aveu de faiblesse, mais un comportement honorable ». Un geste d’apaisement de la part d’un Raiamandreny qui a fait cap sur Moroni pour la réunion de la Commission de l’Océan Indien où le Président ne restera pas …COI.

R. O

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