
Depuis la publication de la date du premier tour de scrutin de l’élection présidentielle, le compte à rebours a commencé pour le président en exercice qui devra rendre son tablier « 60 jours avant la date du scrutin présidentiel ».
A partir du 7 septembre prochain, l’actuel locataire d’Iavoloha ne sera plus le « tompon’ny lakile ». Il ne pourra même pas garder un double. Quoiqu’il ne se soit pas encore déclaré officiellement, la candidature de l’homme fort (ou ce qu’il en reste) du HVM ne fait pas l’ombre d’un doute, à en juger par ses déclarations se rapportant aux élections lors de ses déplacements, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. « Le temps est venu pour Madagascar de connaître le changement, de montrer qu’il y a de meilleure façon d’arriver au pouvoir par la voie des urnes que par la rue », a-t-il récemment déclaré, à l’occasion de la 18e édition des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence.
Courte escale. En effet, après une courte escale au pays qu’il a mise à profit pour effectuer une précampagne dans le Sud, plus précisément à Tsihombe et Ampanihy le 5 juillet, et remettre l’Ordre du Mérite à la jeune héroïne Raharimalala Heriniaina Eulalie le 6 juillet, le président candidat a aussitôt repris son périple à l’étranger pour débarquer en France le 7 juillet. Et ce, après avoir participé une semaine auparavant au 31e sommet de l’Union Africaine à Nouakchott, et accompagné le nouveau cardinal Désiré Tsarahazana à Rome. Histoire de faire un clin d’œil aux Catholiques dans la perspective de l’élection présidentielle où le vote des Protestants n’est pas pour autant acquis pour le diacre du temple FJKM d’Ambohinaorina à Sabotsy Namehana, puisque Marc Ravalomanana lorgne également sur les voix des fidèles de l’Eglise protestante réformée.
Coup d’envoi. En tout cas, il ne lui reste plus ou il a encore (c’est selon) que 60 jours exactement à partir d’aujourd’hui pour user et abuser des prérogatives de puissance publique. Au lendemain du 7 septembre 2018, il ne pourra plus faire de la précampagne aux frais de l’Etat. Il devra attendre l’ouverture officielle de la campagne électorale prévue le 8 octobre 2018 à 6 h du matin. Pour reprendre sa propre remarque, « comme au Mondial, il faut attendre le coup d’envoi donné par l’arbitre ». On ignore si l’ancien n°3 sera présent le 15 juillet dans les tribunes du stade Loujniki à Moscou pour la finale de « Russia 2018 ». On ne sait pas non plus s’il sera là lors de la finale du 19 décembre au pays.
R. O