
Ses « mauvais conseillers » essaient de lui jeter une peau de banane en l’influençant à prendre des mesures extrêmes contre l’ancien président Marc Ravalomanana après les événements de samedi dernier.
Des rumeurs persistent ces derniers jours sur l’existence d’un éventuel projet d’arrestation contre l’ancien président Marc Ravalomanana qui a réussi samedi dernier à mobiliser ses partisans dans le cadre du 15e anniversaire du TIM. Interrogés sur cet éventuel projet, des responsables au niveau de la Justice et des forces de l’ordre ont affirmé ne pas en être au courant. De même, du côté des proches collaborateurs du président national du TIM, ils ont démenti ces rumeurs. « Le président Marc Ravalomanana se trouve en ce moment à son domicile à Faravohitra. Il y est tranquille », ont-ils attesté. Dimanche dernier, c’est-à-dire 24h après le rassemblement de samedi, Marc Ravalomanana a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il ne faisait l’objet d’aucun acte d’intimidation après ses descentes dans la rue qui l’ont conduit à son domicile à Faravohitra. Il n’y a jusqu’ici donc que des déclarations et des réactions d’élus et de personnalités pro-régime qui essaient à tout prix de convaincre le président de la République Hery Rajaonarimampianina à prendre des mesures extrêmes contre Marc Ravalomanana. Des mesures qui risquent de compromettre sérieusement la stabilité du régime en place.
Mauvais conseillers. Hier, c’était le député d’Ambovombe Androy Milavonjy Philibert qui a affirmé que le président national du TIM devrait être arrêté car il aurait mené samedi dernier des actes de déstabilisation contre le régime. Demain, d’autres élus et personnalités pro-HVM seront « chargés » de diaboliser Marc Ravalomanana dans l’objectif d’influencer le chef de l’Etat à s’en prendre à lui. La finalité des manœuvres de certains « mauvais conseillers » du président Hery Rajaonarimampianina est claire et simple : mettre Marc Ravalomanana en état de nuire en remettant sur le tapis sa condamnation sur l’affaire du 07 février. Une affaire qui a été, selon l’ancien exilé d’Afrique du Sud, jugée en son absence et par une juridiction incompétente. Marc Ravalomanana a toujours martelé qu’une juridiction du droit commun n’est pas compétent pour juger un chef d’Etat en exercice et qu’on ne lui avait pas donné la chance de se défendre (droit de la défense) durant un procès dont la célérité a ahuri plus d’un à l’époque. Pour d’autres « mercenaires » du régime, Marc Ravalomanana a transgressé la loi samedi dernier en ignorant les mesures prises par la préfecture de police sur le maintien de l’ordre dans la Capitale. Or, les partisans de l’ancien président soutiennent que ce dernier, après Carlton, n’a fait qu’emprunter samedi dernier les rues qui ont mené à son domicile à Faravohitra.
Décisions suicidaires. Pour certains nombres d’observateurs, prendre des mesures extrêmes contre l’ancien président Marc Ravalomanana risque d’entraîner le régime en place dans une logique d’instabilité politique qui lui coûterait cher à l’approche des présidentielles de 2018. Dimanche dernier, lors de sa conférence de presse à Faravohitra, l’ancien président Marc Ravalomanana a affiché une sérénité extraordinaire lorsqu’on lui a posé la question sur l’existence d’un éventuel projet d’arrestation contre sa personne. « Je suis prêt à assumer ma responsabilité », a-t-il répondu.
R.Eugène