La position de chacun est dictée par des intérêts à la fois politiques et personnels. Le chef de l’opposition officielle n’est pas encore « désigné » jusqu’ici. Robinson Jean Louis, le finaliste du 2e tour de la présidentielle n’arrive pas à se positionner, alors qu’il a déclaré avoir constitué son groupe parlementaire « ARD » à l’Assemblée nationale. Or, à part Jean Louis Robinson, il n’y a qu’Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana qui peuvent jouer ce rôle de chef de l’opposition officielle étant donné qu’ils ont des députés à Tsimbazaza. Alors que jusqu’à présent, ils hésitent à basculer. Au vu de l’évolution de la situation depuis l’élection de Hery Rajaonarimampianina, Marc Ravalomanana n’a pas intérêt à basculer dans l’opposition. La raison en est qu’il a besoin de rentrer au pays après plusieurs années d’exil en Afrique du Sud. L’ancien président n’a pas droit à perdre espoir quant à son retour tant que la communauté internationale, dont en particulier les Etats-Unis et la SADC s’accrochent à l’application de l’article 20 de la Feuille de route. L’inverse n’est pas faux. Le régime de HVM n’a pas intérêt au départ de la Mouvance Ravalomanana, car il a encore besoin des 20 élus de cette entité à l’Assemblée nationale. Silence stratégique. Quant à Andry Rajoelina, sa décision de ne pas annoncer officiellement son opposition au régime en place est dictée par des purs intérêts à la fois politiques et personnels. Politiques pour la simple raison que l’alliance Mapar-HVM permettrait un jour au régime en place de contrer la capacité de nuisance dont dispose encore Marc Ravalomanana. Car ni Hery Rajaonarimampianina, ni Andry Rajoelina n’a intérêt au retour au pays de l’ancien président. Personnels parce que l’actuel président de la République qui était à l’époque ministre des Finances connaît les « dossiers » d’Andry Rajoelina pendant la Transition. Pour éviter donc la prison, l’ancien président de la Transition, qui vise la présidentielle de 2018, n’a d’autre choix que de se taire. Par contre, il laisse en électrons libres ses lieutenants du Mapar comme c’est le cas de Christine Razanamahasoa. Bref, entre Rajaonarimampianina, Ravalomanana et Rajoelina, il n’y a qu’une fragile alliance d’intérêts. R. Eugène
Hery- Ravalo- Rajoelina : Fragile alliance d’intérêts
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