« 119 lah » à la Teinturerie Ampasanimalo, demain en début d’après-midi avec Masobongolava et ses membres. Le spot culture urbaine de ce weekend.
Le rap « bongolavien » – région au bout de la route nationale 1B – à la plume éveillée et au plus près du vécu des gens, investira la Teinturerie Ampasanimalo, demain à 14 h. Ce mouvement vient d’une région jadis appelée le « farwest » de Madagascar avec ses voleurs de zébus et les mythes de propriétaires bouviers. Leur musique continue sur une ascension initiée vers le début des années 2000, jusqu’à aujourd’hui avec la légende désormais immortelle Parano Escobar, la référence. Le plateau artistique mérite une explication. « Masobongolava » est une sorte de maison mère, de laquelle découlent des clans comme « Elita », « Dabokandro », « Etna », « LBC », « Tanaloka », « Mainty Rora », « Ecorcer »,… Ces clans s’éparpillent à travers les quartiers de la ville de Tsiroanomandidy, comme Tsaralalana, Amboasarikely, Ankadinakanga, Mangarivotra et d’autres. Plusieurs « Mc’s » vont alors se relayer sur scène, Jony Montana, Menamaso, Sorava, Raz, etc. Pour les puristes, les nostalgiques des années où le rap conscient était la norme implicite, « Masobongolava » et ses membres restent fidèles à cette file. Tout dans les textes, pour conscientiser telles les chansons « Maloto », sans concession au politiquement correct, « Ampamoizakova », le titre de ce morceau rappelle un site de traite d’esclave des temps royaux. Ou encore, « Faritra mena » ou zone rouge, aux bons souvenirs de cette région ultra violente dans ses extrêmes. Ce rendez-vous de demain sera aussi sans doute un moment d’hommage à Parano Escobar, en attendant celui qui se fera à Tsiroanomandidy dans les prochains mois ou semaines.
Maminirina Rado