Fierté de la fameuse troupe de Hira gasy, Rainitelo, Amboanana a été la couveuse du mouvement patriotique Menalamba mais aussi le fief des Zanakantitra. Lesquels se sont toujours considérés comme un groupe humain à part entière. Des sages et des guerriers, mais aussi des stratèges politiques, les natifs de la région ont commencé à faire front, face à la menace française. Situé dans l’Itasy, Amboanana est doté d’une situation géographique avantageuse, comme une zone tampon entre le Bongolava, le Vakinankaratra et Analamanga.
Portail facile pour atteindre l’ouest de Madagascar, le groupe humain Sakalava en l’occurrence. Ce n’est pas étonnant que parmi les crânes emmenés par les occupants, celui du grand roi Toera était accompagné de ceux de deux Zanakantitra. Qui, selon la tradition orale, auraient été ses proches conseillers. Cela reste encore à vérifier. Déjà bien avant les Ralaimongo et compagnie, la conscience d’un pays souverain était dans l’adn des malgaches. Et les colons étaient vus comme des occupants venus accaparer les terres.
Deux hommes ont été les premiers meneurs de ce qui sera plus tard, un genre de milice, les « Menalamba ». Rainisongomby et Ilaitangena, en 1895, annoncent le début de la contre-attaque contre les colons. Suivis par Rabezavana, Rainizanaka, Inapaka… Tout le territoire s’est réveillé d’un coup. Du Sud, non loin de Tuléar, venait Itompomanana. Rainitavy de Soanierana Ivongo à l’Est, Iangareza de l’aire géographique du Menabe… Des milliers d’hommes suivent le mouvement de libération. Du temps du général Duchesne, militaire raciste et sanguinaire.
A leurs décès, les deux chefs de guerre de libération ont été ensevelis à Amboanana. Leurs sépultures y sont encore. Un petit village, non loin des zones rouges de vols de zébus, mais aussi un lieu hautement symbolique de la liberté malgache face à l’oppression coloniale.
Maminirina Rado
