De Dakar à Somali en passant par le Maghreb, cet administrateur colonial français, Gouverneur de plusieurs territoires du contiennent Noir, achève sa carrière comme gouverneur-général de Madagascar pour le régime de Vichy. Condamné à la dégradation nationale en 1947, il a été amnistié en 1954.
Le 11 décembre 1940, Armand Annet est nommé gouverneur général de Madagascar par le gouvernement de Vichy, à la place de Léon Cayla. Il arrive dans l’île le 12 avril 1941 et prend ses fonctions. Il poursuit la politique de son prédécesseur « la mise en œuvre de la Révolution nationale prônée par Pétain ». En 1942, il s’oppose au débarquement britannique lors de l’opération Ironclad. Tous les bateaux français mouillant à Diego-Suarez sont coulés. Annet organise la bataille de Madagascar qui durera plusieurs mois. Replié à Ihosy, le 6 novembre 1942, il signe un armistice avec les Britanniques et obtient le maintien de la souveraineté française.
Après avoir sollicité un emploi en Afrique-Équatoriale française, il est nommé commis de 3e classe des services civils. Il embarque à Bordeaux le 24 décembre 1910, arrive le 10 janvier 1911 et est envoyé en Oubangui-Chari. Le 1er janvier 1913, il devient commis de première classe. Il est affecté le 15 mars 1914 au cabinet du gouverneur général, et nommé adjoint de deuxième classe le 1er juillet 1914. Mobilisé le 1er décembre 1914, comme sous-lieutenant d’infanterie métropolitaine mis à la disposition des troupes coloniales, il prend part à la campagne du Cameroun. Blessé à la jambe droite lors de la prise de Meopa, il est promu lieutenant le 30 août 1916, puis capitaine. Mis à la disposition du général de division Aymerich alors commissaire de la République au Cameroun, à partir du 1er avril 1916, il travaille dans le cadre du corps d’occupation du Cameroun, puis comme chef de section dans le bataillon indigène du Moyen-Congo. À partir du 11 mai 1917, il remplit les fonctions de chef de cabinet du lieutenant-gouverneur du Moyen-Congo. Le 10 avril 1919, il est nommé chef du bureau militaire et chef du service des affaires politiques, puis chef de cabinet à partir du 1er janvier 1920 du commissaire de la République au Cameroun. Détaché en France à l’Agence Économique du Cameroun, il devient chef-adjoint du cabinet du gouverneur-général de l’AOF, puis directeur par intérim à partir du 16 mai 1925, et enfin directeur de cabinet le 6 avril 1927. Sous l’égide du gouverneur-général Jules Carde, il gravit tous les échelons administratifs. Le 23 mai 1931, il est nommé gouverneur de troisième classe et mis en service détaché à la disposition du gouverneur général de l’Algérie ; il participe aux conférences nord africaines d’Alger (1930) et de Tunis (1931).
Le 13 novembre 1935, Armand Annet est nommé gouverneur de la Côte française des Somalis. Il est promu gouverneur de 2e classe le 11 janvier 1937. C’est lui qui accueille à Djibouti le negus Haile Selassie qui quitte l’Éthiopie devant les troupes italiennes pour rejoindre l’Europe en mai 1936. Il quitte la CFS en mai 1937 et rentre en France, où il est nommé au Comité d’études des coutumes indigènes africaines, puis au Comité colonial des économies. Le 19 mars 1938, il est nommé par Albert Lebrun gouverneur du Dahomey. En juin 1940, dans un premier temps favorable à la poursuite des hostilités contre l’Allemagne nazi, il se rallie au maréchal Pétain et est nommé commissaire de la République au Cameroun le 14 août de la même année. Bloqué à Libreville lors du ralliement de l’A.E.F. à la France libre, Annet rentre à Dakar lorsque les premières troupes des Forces françaises libres pénètrent dans Libreville.
Recueillis par Iss Heridiny