
Son nom évoque le plus souvent deux sens. Et la signification n’est pas toujours celle que l’on espère. De Saint Pierre, (La Réunion) à Antsiranana, des rues et des écoles, Francois de Mahy est gravé dans la roche. Héros de la troisième République Française pour les uns, colon assoiffé de matière première pour les autres, ce Réunionnais était un personnage atypique de son époque. Connu dans la région du Sud-ouest de l’Océan Indien, ce médecin-politicien a bouleversé les structures établies par l’ « Etat malagasy » à la fin du XIXème siècle.
François Césaire de Mahy a vu le jour le 22 juillet 1830 à Saint-Pierre. Né d’un père notable de la ville et élu maire en 1841, il reçoit une éducation sur de bonnes bases. Ainsi, il poursuit ses études au collège à Saint-Denis, puis débarque à Paris et s’inscrit au lycée Henri-IV. Brillant et perspicace, le jeune Réunionnais obtient son doctorat en médecine en 1855. Il revient à la Réunion. Médecin de formation, il devient journaliste de vocation et s’engage dans le journal Courrier de Saint-Pierre. Dès lors, le médecin s’intéresse fortement à la politique.
La proclamation de la Troisième République a permis à l’Île de la Réunion d’avoir deux sièges de députés. Alors, François de Mahy se présente comme candidat républicain et élu le 20 novembre 1870. D’opinions plus descendant d’une des familles qui, au XVIIème siècle, quittèrent les premiers les rives de France pour l’île Bourbon, il se plaît à rappeler en séance l’heureux temps où « Madagascar était la France orientale ». C’est depuis son poste de député que De Mahy s’intéresse à tous les aspects de la politique coloniale de la France, tout en continuant à exercer comme médecin et journaliste et en s’engageant dans la franc-maçonnerie. Il soutient activement le projet de colonisation de Madagascar par son pays en saisissant l’occasion que lui donne son brusque au portefeuille de la Marine et des Colonies, où il n’exerce que l’intérim, pour prendre une décision qui va peser lourd dans le destin de Madagascar. Prenant prétexte du conflit survenu entre d’une part les sakalava de la côte nord-ouest, théoriquement protégés par la France, et d’autre part le gouvernement de la reine Ranavalona II. Lorsque la Grande Île est finalement prise, il participe à la politique de « pacification » de celle-ci menée par Joseph Gallieni en incitant les Réunionnais à s’y installer.
Francois de Mahy siège à l’Assemblée Nationale Française jusqu’à sa mort le 19 novembre 1906.
Iss Heridiny