
Jules Marcel de Coppet né le 18 mai 1881 à Paris et mort le 31 août 1968 à Quiberville est un administrateur colonial français. C’est également un acteur de la vie intellectuelle et littéraire de son temps, proche d’André Gide et surtout de Roger Martin du Gard dont il épouse la fille.
Marcel de Coppet est issu d’un milieu protestant. Il passe une licence en droit et est diplômé en malgache de l’École des langues orientales. Franc-maçon, il appartient à la Grande Loge de France. Il fait la connaissance de Roger Martin du Gard en 1902, lors de son service militaire et devient l’un de ses plus proches amis : « Personne ne saura jamais ce que je dois à Coppet. Je puis dire que je n’existe que parce que je l’ai rencontré« , confie Martin du Gard à son cousin.
Il épouse en 1905 Edith Olivier, rencontrée lors des vacances estivales à Quiberville ; Martin du Gard et Gustave Valmont sont ses témoins de mariage. Ils se séparent en 1913 et divorcent en 1918. Il épouse en secondes noces, en 1929, la fille de Roger Martin du Gard, Christiane, avec laquelle il a deux enfants, Daniel (1933-2002, anthropologue, directeur d’études à l’EHESS) et Anne-Véronique. Ils divorcent en 1948.
Il commence sa carrière coloniale en 1906 à Madagascar, où il est attaché au cabinet du gouverneur Jean-Victor Augagneur, puis au Sénégal en 1910. Nommé administrateur en 1917, il est envoyé en Guinée. Il devient administrateur en chef en 1923, et gouverneur par intérim du Tchad de 1926 à 1928. C’est à ce poste qu’il reçoit Marc Allégret et André Gide, qu’il a connu par l’intermédiaire de Martin du Gard, et qui publiera ensuite Voyage au Congo et Le Retour du Tchad.
À nouveau gouverneur par intérim du Tchad de 1929 à 1932. Il est gouverneur du Dahomey (actuel Bénin) de 1933 à 1934. Gouverneur de la Côte française des Somalies, d’août 1934 à juin 1935, il est rappelé en France après la mort de l’élève-administrateur Albert Bernard et pour avoir proposé de transférer des territoires à l’Italie sans attendre la ratification de l’accord « Laval-Mussolini ». En novembre 1935, il est nommé lieutenant-gouverneur de Mauritanie.
Ses amitiés socialistes lui permettent de devenir gouverneur général de l’Afrique-Occidentale française (AOF) le 27 septembre 1936. Il fait alors réaliser une enquête sur les femmes et la famille en AOF par Denise Moran. Il est remplacé le 14 juillet 1938, à la fin du gouvernement du Front populaire. À son départ, Léon Geismar fait fonction pendant quelques mois, avant l’arrivée de Pierre Boisson.
Il succède à Léon Cayla comme gouverneur général de Madagascar de juin 1939 à l’été 1940. Il est limogé par le régime de Vichy pour avoir tenté de maintenir la Grande Île dans la guerre au côté des Britanniques, et révoqué le 25 novembre 1940. Il est remplacé par Léon Cayla.
Réintégré dans l’administration coloniale en septembre 1944, nommé au Conseil d’État en décembre 1945, il devient haut-commissaire à Madagascar en mars 1946, où il assiste au début de l’insurrection et organise sa répression jusqu’en décembre 1947.
Il dirige les parties consacrées à Madagascar d’une encyclopédie publiée en 1947. Il est président du conseil d’administration de la Banque de l’AOF en 1948.
Recueillis Iss Heridiny