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Histoire : L’avènement de la « police urbaine, administrative et judiciaire » sous l’ère coloniale

Une affiche ancienne de la « délégation indigène » malgache pour l’exposition coloniale de 1906, représentant un garde indigène et une mélopée de bêtes exotiques.

L’histoire moderne du maintien de l’ordre à Madagascar a été structurée et nationalisée par la « police urbaine, administrative et judiciaire » créée sous la colonisation, vers 1905. Elle serait l’ancêtre de l’actuelle Police Nationale. Dont l’initiateur était un gendarme calquant sur ce qui se faisait en métropole.

Avant l’arrivée du Français colon raciste Gallieni, à Madagascar, en septembre 1896, l’administration française admettait une insurrection « à peu près générale ». Remettre de l’ordre était donc sa mission. Tel un commandant de l’armée hitlérienne prêt à mater les résistants, à Madagascar ces résistants étaient les « Menalamba ». Un mouvement armé de libération, né dans le village d’Amboanana, au sud d’Arivonimamo et dans la région Itasy. Du temps du gouverneur Laroche, un embryon de service de police a déjà été mis en place par le gendarme du corps expéditionnaire et d’occupation, criminel et ethnocentriste d’un degré hitlérien, Gaudelette.

Le bonhomme, dont le loisir était de trousser par la menace, si nécessaire, les souveraines et princesses malgaches apeurées et soumises, s’est entaché à créer une « milice » indigène. Sa hâte a été justifiée des années plus tard, quand il a fallu intégrer les indigènes dans le corps colonial par manque d’effectif face aux attaques des « Menalamba ». En octobre 1895, il sort un document où se trouve un long chapitre : « Organisation de la Police à Tananarivo ». Diviser pour mieux maîtriser, son projet était de départager la « capitale royale » en 12 secteurs. A chaque secteur un « poste de police ». Politiquement, il fallait aussi démontrer la volonté de la France coloniale de maintenir un semblant de pouvoir royal.

Un traitement déshonorant de la monarchie soumise risquait de créer la colère populaire, toujours attachée aux valeurs et au pouvoir de celle-ci. Inclure des Malgaches, recrutés auprès de l’ancienne « garde prétorienne » des monarques, avait une double nécessité. Cette police faisait alors le travail de sécurité, de surveillance/délation et de propreté. Pour la petite histoire, le ministre de l’Intérieur, Rainandriamampandry, du temps de la primature de Rainitsimbazafy, a été fusillé pour trahison. D’autres versions affirment que Gallieni l’a assassiné sciemment pour donner un exemple de jusqu’où la France pouvait aller pour porter par sa lumière civilisationnelle et colonisatrice. Méthode éprouvée d’un nazi comme Klauss Barbie.

Au plus fort de la lutte de libération, Gallieni a gâté cette « garde indigène », devenue force d’oppression, qu’il a d’ailleurs renforcée en nombre. Reléguant en seconde zone les tirailleurs. De cette organisation, parfois bancale, parfois d’une utilité sans conteste, s’établit en 1905 la « police urbaine, administrative et judiciaire ». La structuration et l’institutionnalisation s’élargissent à travers tout le pays sur une dizaine d’années. Cette police en expansion rappelle la terrible « La sureté ». Son commandement central se trouvait à Ambohitsorohitra à Antananarivo. Là où plusieurs patriotes ont été torturés, assassinés… plusieurs ont été portés disparus, certains auraient été offerts à manger aux chiens. La sûreté était la main de fer de l’administration coloniale, des « indigènes malgaches » étaient dans le rang des exécutants.

Maminirina Rado

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