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dimanche, mai 11, 2025
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Histoire : Les Malgaches de la « slave trade » du XVIIe au XIXe siècle

Une famille d’esclaves malgaches en Virginie prenant la pose. (crédits photos : radiantrootsboricuabranches.com)

La traite négrière a été moins flagrante à Madagascar parce que l’Afrique de l’Ouest a été la plus dépecée par les marchands d’êtres humains. Cependant, elle a existé, des Malgaches ont été envoyés en Amérique du Nord et du Sud. Leurs descendants se manifestent petit à petit. 

Ils et elles seraient peu nombreux, mais commencent à se poser des questions. Ces descendants d’esclaves aux États-Unis, déportés depuis Madagascar, du port de Toamasina pour la plupart. Grâce à l’entremise des bateaux hollandais, marchands d’humains.  

La première vague du XVIIe siècle a débarqué à New York et au Canada, en Nouvelle-France. Un ancien territoire colonisé par la France, dont la capitale est le Québec. D’autres vagues sont venues au fil du temps.

Une famille américaine était particulièrement active dans ce marché. La famille Phillips, propriétaire terrien, considérée en ces temps comme l’une des plus riches du monde. Son histoire semble être moins préférée à celle des autres grandes lignées dans la mémoire collective locale.

Le commerce d’esclaves a connu alors une période faste entre le XVIIe et le  XIXe siècle dans la Grande Île. Malgaches et Européens travaillaient de concert pour acquérir ces futures mains-d’œuvre des plantations américaines. 

Et ça ratissait large. Du nord au centre, de l’Est jusqu’à l’Ouest du pays. Le Sud, un territoire à la nature difficile, était moins attrayant. Le voyage de l’oubli débutait depuis un marché d’esclaves situé sur une sorte de zone tampon dans le Vakiniadiana à Ambatomanga.

Cette place était le décor d’adieu à jamais entre le père, les frères, l’oncle et toute sa famille. Les traces archéologiques d’un grand marché d’esclaves s’y trouvent encore maintenant. Sur une colline dégarnie et grisâtre. Où des pierres ajustées témoignent d’hommes qui y préparaient leur repas.

Des milliers de Malgaches, mais aussi des Africains, y ont séjourné avant de se retrouver de l’autre côté du monde, à des milliers de kilomètres de leurs terres. Acheteurs arabes, persans et européens côtoyaient les intermédiaires malgaches.

Des navires comme le « Prince Eugène », « Henrietta », « Mercury », « Gascoigne Galley », « Rebecca Snow »… faisaient la navette relais entre les deux pays. Entrant par les rivières Rappahannock et York, de l’État de Virginie.

Plus de 400 ans après, voilà que les descendants de ces Malgaches déportés se mettent à rechercher leurs ancêtres. Dans l’État du Vermont, au Nord-Est américain, il y aurait maintenant des dizaines de famille en contact. Des recherches génétiques leur ont confirmé des ascendances malgaches.

« Le Vermont est parmi les villes où les esclaves ont pris la fuite, puisqu’elle était très libérale » a, à l’époque, souligné Antonio Médard Tata, un Malgache habitant la région et ayant effectué des interventions à l’université d’Harvard.

La distinction est nécessaire sur les descendants malgaches établis depuis des siècles aux États-Unis. À côté des vagues de déportés, se trouvaient des hommes libres. Bien Malgaches. Ces derniers étaient plutôt des émissaires de richissimes européens.

Des genres de courtiers, le marché des produits de l’Océan Indien a été contrôlé par les Anglais, alors maîtres de la mer, à cette époque. Pour pouvoir se fournir en produit local, les marchands américains recouraient parfois à des intermédiaires.   

Ou encore des évangélistes. Leurs missions étaient de faire connaître Jésus et ses ouailles dans les communautés noires. Traces mondialisées de cette évangélisation, le « negro spirituals ». Alors, esclaves et agents libres malgaches arrivaient dans les mêmes ports en Amérique.

Voilà pourquoi, l’histoire de cette traite négrière malgache reste encore problématique et inspire peu de spécialistes aux Etats-Unis. Puisqu’entre l’histoire des arrivants libres et celle des esclaves, la traçabilité de leurs mouvements est parfois trompeuse.

La génétique a donc été appelée en renfort. Sauf dans les cas où des descendants ont pu recueillir des témoignages de leurs arrières-grands-parents de leur vivant. C’est le cas de Kiah Diggs. Un américain pur jus si l’on peut le dire ainsi.

Ancien esclave et a combattu dans la fameuse « 38th Regiment United States Colored Infantry ». Trois des membres de ce régiment ont été décorés de la médaille d’honneur. Ce Malgache a donc été  un des survivants de cette compagnie.

Son arrière-petite-fille devenue agent de la « National Security Agency » ou NSA, est l’une des seules à avoir pu témoigner de l’histoire de son aïeul dans les médias américains. À part cela, deux livres biographiques ont aussi été publiés.

Maminirina Rado

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