
Un programme a été diffusé par l’Etat malgache pour l’accueil de la relique sacrée du roi Toera et de ses deux chefs de guerre à Madagascar mardi. Un passage hautement solennel à Tananarive avant de se diriger à Mitsinjo dans le Menabe.
Un accueil comme il se doit pour un des plus grands martyres de la lutte anti-coloniale malgache, le programme est ficelé pour l’arrivée de la relique sacrée du roi Toera et de ses deux chefs de guerre à Madagascar pour mardi. Une procession se tiendra dans la capitale. Celle-ci partira de l’aéroport d’Ivato à 8h pour se diriger vers le mausolée d’Ambohitsaina à Tananarive. Elle passera entre autres par Tsarasaotra, Ankorondrano, Analakely, Ambohijatovo… Jour mémorable pour Madagascar et le groupe humain Sakalava. Bon gré mal gré, le roi Toera reste un grand inconnu de la population malgache. Cependant, il a été le plus fervent défenseur du territoire. Face à son armée, les colons français se heurtaient par vague à un refus inébranlable du monarque de laisser la terre de ses ancêtres. Puis un jour de 1897 à Ambiky, il a été décapité à la suite de la trahison de son propre gendre Léo Samat, un Français il va de soi. Issue d’une famille de colons de l’île de la Réunion. Arrivé à Madagascar, il collabore étroitement avec Alfred Grandidier dans ses recherches ethnologiques. De ses études, Alfred Grandidier se trouve à la genèse du pillage des richesses naturelles de Madagascar jusqu’à se surnommer « père de Madagascar ». A cette époque, les Malgaches étaient alors considérés comme des indigènes, des animaux, des sauvages. D’ailleurs, Victor Hugo alors chantre du racisme colonial ne s’en est jamais caché en déclarant « Au dix-neuvième siècle, l’homme blanc a fait du noir un homme ». Le crâne humain faisait alors partie du lot dans les envois en France au nom d’une soi-disant science. Artifacts, masques, reliques, etc. les colonies françaises se font voler des objets dont l’importance est liée à leur identité, leur histoire, leur vision du monde… Une manière aussi d’effacer l’histoire d’une nation.
Maminirina Rado


