Peu sont les livres sur la culture contemporaine malgache, deux décennies, elles se comptent sur les doigts de la main. En fin décembre, « Ny taloha sy ny ankehitriny – Fahatsiarovana sy tononkira » est sorti dans les bacs, mettant en avant le duo légendaire « Kaiamba », Jean Kely et Basth. A première vue, il s’agit plutôt d’un cahier de chants et d’images, une mention spéciale pour ce dernier point, où les lecteurs et lectrices trouveront la majorité des titres du duo. Sans grandes prétentions littéraires, à en faire un best–seller de l’histoire musicale de la cité urbaine de l’est, et idéologique, le recueil a le mérite d’ajouter une petite goutte à la grande sécheresse livresque documentaire sur la musique, le cinéma, la bande dessinée… malgache. Et plus particulièrement en langue mère, écrit par des spécialistes vraiment originaires du pays. Le produit a été pensé depuis des années. Après plus d’un demi-siècle de scène, Jean Kely et Basth sont les inséparables de ce mélange légendaire de sunshine–pop, soul et rock créé à Tamatave. Sans oublier un esprit « basesa » distillé ici et là. Ainsi est né du nom d’une maison de production « Kaiamba », tout un mouvement culturel, mené par une musique identitaire moderne du Grand Port. Comme le sud a son « tsapiky », le nord le « salegy », l’ouest le « baoejy » et d’autres. Allant en puissance jusqu’à investir la capitale et tout le pays. La postérité a voulu, que la chanson pleinement basesa de Jean Kely et Basth, des légendes vivantes, « Ino maresaka Tamatave », est devenue l’hymne de toute une ville.
Maminirina Rado