Hier, le président du Sénat, à travers un communiqué publié par son Cabinet, a riposté à ses détracteurs.
Le président du Sénat est de nouveau dans la tourmente. Accusé de détournement, de clientélisme et de népotisme dans les recrutements, et de non-transparence dans la gestion des affaires internes au niveau de la Chambre Basse, Honoré Rakotomanana serait actuellement dans le collimateur des sénateurs issus généralement du parti « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara ». Un projet visant sa destitution serait actuellement en cours de mise en œuvre. Selon nos sources, une partie des membres du Bureau permanent serait à l’origine de ce projet. Faut-il rappeler que le Bureau permanent du Sénat est composé essentiellement de sénateurs issus du parti au pouvoir ? Le nom du vice-président du Sénat élu à Fianarantsoa, Riana Andriamandavy VII est particulièrement cité dans cette fronde contre Honoré Rakotomanana. Reste à savoir si les partisans de cette destitution parviendront à leurs fins. Hier, le président du Sénat, à travers un communiqué publié par son Cabinet, a riposté à ses détracteurs. Honoré Rakotomanana estime en effet que cette tentative de destitution et les rumeurs véhiculées au Sénat à propos notamment d’une accusation de mauvaise gestion « cache des objectifs politiques visant à fragiliser cette Institution et la stabilité politique à Madagascar ». Le numéro Un de la Chambre Haute est-il en train d’accuser les sénateurs HVM de vouloir semer les troubles au pays ?
« Sakaizan’ny mpandresy ». En tout cas, Honoré Rakotomanana se dit prêt à faire face aux pressions. « En tant que Chef d’une Institution de la République, j’ai le devoir de ne céder à aucune forme de pression morale ni aux tentatives de manipulation de l’opinion publique et je ne faillirai pas à mon devoir face aux pressions en internes ou hors du Sénat afin de protéger la stabilité des Institutions républicaines et la paix sociale », lance-t-il. En quelque sorte, le président du Sénat est prêt à tenir tête aux élus HVM qui sont en train de tout mettre en œuvre pour l’évincer de son siège. Nul n’ignore en effet que le fond de cette affaire n’est autre que politique. A l’approche de l’élection présidentielle de 2018, les grandes figures du parti « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » ne font pas confiance à Honoré Rakotomanana. Si l’on se réfère à la Constitution, deux mois avant le scrutin, Hery Rajaonarimampianina doit démissionner de son poste et remettre les pleins pouvoirs au président du Sénat. Pourtant, vu le comportement actuel du patron de la Chambre haute qui change sans cesse de langage, plus d’un soupçonne un nouveau « retournement de veste ». Nul n’ignore pourtant que parmi les dirigeants du HVM figurent également des « Sakaizan’ny mpandresy » qui ont eu des responsabilités au niveau de l’Arema, du « Tiako i Madagasikara » (TIM), du « Tanora malaGasy Vonona » (TGV) et du « Miaraka Amin’i Prezida Andry Rajoelina » (MAPAR) avant d’offrir leur soutien au président Hery Rajaonarimampianina.
Opposition. Hier, le président du Sénat a aussi touché mot de l’affaire Lylison René de Roland. Incompréhensible. C’est ainsi que l’on peut qualifier sa position. Honoré Rakotomanana a en quelque sorte pris la défense du Sénateur MAPAR élu à Mahajanga. Ce dernier vient d’être condamné à un an de prison ferme pour avoir lancé un appel à la ville morte à l’endroit de la population tananarivienne. Le patron de la Chambre haute a déclaré que le Sénateur Lylison René de Roland reste toujours sénateur bien malgré cette condamnation. Certainement, Honoré Rakotomanana se base sur le fait que la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) n’a pas encore donné son avis sur la situation de l’ancien Directeur de la Force d’Intervention Spéciale (FIS). « Ce jugement par défaut est susceptible d’opposition », a rappelé l’ancien Juge international. Et lui d’expliquer au passage que le Sénateur Lylison doit se présenter lui-même au tribunal pour faire opposition à ce jugement. En quelque sorte, Honoré Rakotomanana propose au Sénateur MAPAR, en cavale depuis près de huit mois, de sortir de sa cachette et de se rendre aux autorités. Reste à savoir si l’Officier de la Gendarmerie prendra en compte cette proposition de l’ancien Premier Procureur Adjoint du Tribunal Pénal International.
Davis R