Depuis la Transition, les politiciens multiplient les conférences de presse et les rendez-vous dans cet établissement hôtelier. Introduisant ainsi au menu, la politique assaisonnée à toutes les « saosy ».
Situé au cœur d’Antaninarenina, l’hôtel Colbert est un lieu indiqué pour tâter le pouls des politiciens dont le rythme cardiaque affole les cardiofréquencemètres à mesure que l’échéance de la nomination du Premier ministre et de la formation du gouvernement approche. Ce qui explique ces rendez-vous presque quotidiens dans ce « 5 étoiles » dans l’espoir de parvenir au firmament du pouvoir. Le choix de l’endroit ne doit rien au hasard car tout est calcul en politique dont le centre de décision se trouve à Ambohitsorohitra. Un Palais quasiment mitoyen dudit établissement hôtelier « squatté » en quelque sorte par des membres de la classe politique qui, en attendant d’avoir leurs propres « seza », occupent celles installées dans l’immense hall d’entrée de l’hôtel où ces clients pas comme les autres, guettent ce qui se passe à côté. Gênant parfois les clients normaux voire les responsables de l’hôtel.
Gâteau. Tout ce beau monde si ce n’est pas trop dire, scrute les têtes qui entrent ou sortent de la Présidence. Tant du côté du bâtiment du SGP que du Palais lui-même où la présence de Ford Mondeo et autres Toyota Camry garées sur les deux parkings indiquent que « ça roule » pour les membres de la nouvelle nomenklamentura dont bon nombre sont déjà des habitués du croissant de Colbert. L’occasion de discuter avec ceux qui attendent leur tour. « Je compte avoir ma part du gâteau », avoue un pro-Mapar en regardant à gauche, en direction du Palais alors que la pâtisserie se trouve juste sur sa droite. De toute façon, même si la plupart mange à tous les râteliers, ces politiciens habitués de Colbert n’y prennent pas toujours le petit déjeuner car ils ne savent pas forcément dans le marc de café.
R. O