Les imposantes figures en structures métalliques en forme de poisson qui trônaient sur l’esplanade de l’Hôtel de Ville ont été descellées hier et embarquées à bord de quelques camions. Elles ont été installées du temps de l’ex-PDS Ny Hasina Andriamanjato qui a été considéré comme l’« Apostoly Tsaratsara », en référence à une association cultuelle ou plus communément secte pour qui le poisson est un signe de ralliement. Le symbolisme chrétien du poisson figure d’ailleurs aussi bien dans l’Ancien Testament pour qui il est signe d’abondance que dans le Nouveau Testament qui l’assimile à une pêche miraculeuse.
Laïcité de l’Etat. Avec le démontage de ces poissons formés de deux arcs de cercle et d’arêtes métalliques, la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) revient, au lendemain de la démission du fils du défunt pasteur, à la laïcité de l’Etat – consacré par la Constitution – qui s’impose évidemment aux collectivités territoriales décentralisées. Lesquelles ne sont pas l’apanage de telle religion ou de telle secte qui ne peut marquer de son emblème l’Hôtel de Ville qui était sur le point de devenir l’…autel de la Ville. Sans parler du fait que la vue sur l’édifice était obstruée par ces « poissons » flottant au-dessus du bassin de jet d’eau qui sert de toile de fond pour les photographes de l’Avenue de l’Indépendance. Et qui sont loin de regretter ces figures moins artistiques que mystiques qui ont été déplacées on ne sait où. En tout cas, les camions qui transportaient ces « gros poissons » n’ont pas pris hier la direction du siège du Bianco qui se contente jusqu’ici de menu fretin.
R. O
