
L’affaire passera au tribunal correctionnel ce vendredi. Houcine Arfa, le ressortissant français qui s’est évadé durant son évacuation sanitaire, doit répondre à deux chefs d’inculpation. Le prévenu aura à répondre pour une affaire mettant en cause une tentative d’extorsion de fonds et une usurpation de titre. Comme il n’est plus dans le territoire malgache, ce sera donc un procès par contumace sinon un jugement de l’absent. Il reste à savoir si son avocat français, Frank Breton, sera de la partie pour représenter son client. Réputé d’être une grosse pointure du barreau français, ce dernier a traité plusieurs affaires houleuses et très médiatiques : l’affaire d’Outreau, Florence Cassez et aussi l’attentat de Paris. Pour ne citer que ces quelques dossiers, Frank Breton n’hésite pas à défendre parfois l’impossible, à l’instar de l’affaire Salah Abdeslam. Ce qui aurait justifié le choix d’ Houcine Arfa. Sûrement sur la base de ses conseils, le fugitif Houcine a eu le courage de tout dévoiler. Son séjour dans la pénible maison de force de Tsiafahy, ses astuces pour prendre la poudre d’escampette en passant par la manière dont il a pris le large de la Grande Île et encore les complices de son évasion, il a tout dévoilé aux médias français.
Révélations scandaleuses. Les révélations de cet homme réputéêtre un honorable correspondant sinon un agent exfiltré, ont provoqué la polémique dans le microcosme politique malgache. Sur le second chef d’inculpation, Houcine Arfa a comme co-prévenu un officier de la gendarmerie, un avocat et un député. Des gens qui, semblent-ils, n’ont jamais été cités ni inquiétés par cette frasque judiciaire. La partie civile est un propriétaire d’une télévision locale, lui aussi réputé d’être un proche de l’actuel régime. Quant à l’usurpation de titre, le prévenu français est poursuivi d’avoir utilisé le titre de conseiller du Chef de l’Etat pour accomplir des méfaits. L’affaire Houcine Arfa continue d’alimenter les débats lorsqu’il a indiqué à la presse comme complices de son évasion des autorités judiciaires, à savoir la ministre de la Justice, la procureure de la république et le commissaire de la brigade criminelle. Sur ce point, le Bianco a ouvert une enquête suite à la saisine des syndicalistes du SSM. Le public attend l’évolution. Encore et toujours…
D.R