Comme prévue, la seconde audition du célèbre animateur d’émission politique de Real TV s’est tenue, hier matin, dans les locaux de la brigade des recherches criminelles à Fiadanana. Il débarque sur les lieux à la première heure, accompagné de son avocat, Me Eric Rakotoson, et de la présidente du Conseil de l’ordre des journalistes Monica Rasoloarison. Huit tours d’horloge plus tard, les trois sont sortis avec un air beaucoup plus soulagé qu’à leur arrivée. La raison est certainement le fait que l’affaire s’est réduite à un simple dossier à transmettre au parquet. Plus de peur que de mal pour celui qui ne mâche pas ses mots lorsqu’il anime ses émissions. Ce droit au but a fait sa renommée dans le monde des médias et est apprécié par son public. Il reste à savoir si cette poursuite juridique basée sur l’une de ses émissions aurait été une manière comme une autre de le réduire au silence ou plutôt le rendre plus agressif dans ses interventions télévisées. Reporter Sans Frontières n’a pas manqué de manifester son inquiétude sur ce point, surtout lorsque le journaliste a été convoqué à deux reprises pour complicité d’appel à une rébellion militaire. Pour rappel, son invité Tabera Christian, un farouche opposant à l’actuel régime, a avancé des propos qui auraient gêné les hommes en treillis. Ce dernier a été arrêté chez lui, les mains menottées, et son défèrement s’est tenu hier (voir article par ailleurs). Gascar, quant à lui, a été poursuivi pour complicité. Les observateurs ont compris la situation telle une forme de censure qui plane sur le journalisme ayant une ligne éditoriale pro-opposition. Gascar, le spécialiste du « tir à bout portant » va-t-il ménager sa manière d’entamer le débat ou continuera-t-il d’être Gascar ? La réponse dans ses prochaines émissions…
D.R
Tabera Christian aussi…
L’ex-gendarme et fervent membre de l’opposition a, lui aussi, passé sa deuxième enquête préliminaire par la même brigade de la gendarmerie. Même topo que Gascar Fenosoa, il a pu rentrer après une longue audition et son dossier a été remis au parquet. Les deux dossiers sont entre les mains du ministère public qui décidera si un défèrement sera nécessaire ou non.