
Défaite cuisante aux élections, embrouilles avec la Justice, difficulté financière. Voilà ce qui marque la fin du règne du parti HVM.
Le sénat vient d’adopter un nouvel ordre du jour pour finir les derniers jours de l’actuelle session ordinaire du parlement. Il s’agit d’examiner le projet de loi de finances initiale 2021 qui va passer à la Chambre haute après une adoption au niveau de l’Assemblée nationale. Les sénateurs comptent alors clôturer la session avec ce seul projet de loi dans leur agenda. Le 20 octobre dernier, ces locataires du palais d’Anosikely se sont engagés dans un bras de fer avec l’exécutif et ont boudé les sessions suite à une coupe budgétaire qui a mis en difficulté, selon les sénateurs, les caisses de cette institution. Ils accusent le ministère de l’Economie et des Finances d’être en première loge dans cette opération qui a paralysé le Sénat.
Bataille. Cette passe d’armes entre l’Exécutif et le Sénat témoigne l’intensité de la discorde entre le parti de Hery Rajaonarimampianina et le régime actuel. Et l’actuelle Chambre haute, dont le mandat prendra fin janvier prochain, a servi, depuis des mois, de théâtre d’expression de cette bataille politique entre les deux formations politiques. Pourtant, cette fin de mandat, qui marque également la clôture définitive du règne du parti coordonné par Rivo Rakotovao, a été très agitée, voire douloureuse, pour l’ancienne formation majoritaire. Les sénateurs, appelés à serrer leur ceinture, y soupçonnent un coup politique et crient alors au scandale.
Emprisonnement. L’amputation budgétaire au Sénat est ainsi un problème de taille pour le HVM. Mais loin d’être le seul à qui il devrait se confronter. Le parti vit, depuis la chute de Hery Rajaonarimampianina, avec les embrouilles judiciaires de ses anciens barons. L’affaire impliquant l’ancien ministre de la Communication, Harry Laurent Rahajason, non moins membre du bureau politique du HVM, est toujours d’actualité. Ce dernier écope d’une condamnation d’emprisonnement ferme de 44 mois pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. Par ailleurs, des anciens ministres du régime, quant à eux, sont à deux doigts de comparaître devant la Haute Cour de Justice. D’autres figures, qui ont fait la pluie et le beau temps sous Rajaonarimampianina, bien que n’étant pas membres officiels du parti, quant à eux, sont jetés en prison.
Déclin. Depuis sa défaite cuisante à l’élection présidentielle de 2018, le parti Hery Vaovao ho an’i Madagasikara a commencé sa descente aux enfers. Le déclin s’accélère ensuite après les différentes échéances électorales où le parti n’a pu aligner de candidats, notamment lors des législatives ainsi que les municipales et communales. Pour les sénatoriales du 11 décembre, le HVM a choisi de boycotter le scrutin.
Rija R.