Le député Milavonjy Philobert persiste et signe en affirmant que la situation actuelle n’est pas propice pour la tenue de la Présidentielle.
« Anticonstitutionnelle ». C’est ainsi que le député Milavonjy Philobert considère la tenue d’une élection présidentielle anticipée. Ce parlementaire connu et reconnu comme étant un fervent défenseur des intérêts du « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » oublie peut-être que c’est la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), dans sa décision n°18-HCC/D3 du 25 mai 2018 relative à la requête en déchéance contre le président Hery Rajaonarimampianina qui encourage les acteurs politiques à organiser « une élection anticipée durant la saison sèche au cours de cette année 2018 ». Par ailleurs, les élections anticipées sont autorisées par la Constitution. C’est le report qui est anticonstitutionnel. D’ailleurs, il y a déjà eu une jurisprudence car en 2006, Marc Ravalomanana a déjà organisé un scrutin anticipé. Malgré la décision de la HCC, Milavonjy Philobert persiste et signe en affirmant que la situation actuelle n’est pas propice pour la tenue des élections. Depuis quelque temps, les politiciens pro-HVM utilisent toute manœuvre dilatoire en vue de repousser les échéances électorales. Pas plus tard qu’hier, un proche-Conseiller du président de la République a réuni à Ankorondrano des politiciens composés pour la plupart des participants à la rencontre qui s’est tenue les 30 – 31 mai dernier au Centre de Conférences Internationales d’Ivato.
Groupuscules. A l’issue de cette rencontre, des leaders de petits partis et de groupuscules, entre autres, l’AREMA, le GMMR, le RPSD Vaovao, le Grand Rassemblement pour la Refondation de Madagascar, l’UNDD, le RAM, l’AME, le VMMF, le PSD d’Eliana Bezaza et le Tambatra de Pety Rakotoniaina, ont proposé la mise en place d’une nouvelle structure appelée « Haute Autorité de la Refondation » (HAR). Une proposition qui s’apparente à un calcul politique dont l’objectif est de favoriser le partage de « seza » par le biais de l’instauration d’une nouvelle Transition. Nul n’ignore que la plupart des partis ayant participé à cette rencontre au sommet organisée au CCI Ivato par le « Conseil du Fampihavanana Malagasy » (CFM) ne disposent d’aucun élu et n’ont même pas présenté des candidats lors des dernières élections. Ils envisagent donc d’utiliser le processus de résolution de la crise pour effectuer leur « come-back » sur l’échiquier politique. Pour y parvenir, ils acceptent d’être manipulés par le « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » qui est en train de manœuvrer pour le report de la Présidentielle, quitte à passer outre la décision de la Haute Cour Constitutionnelle qui est considérée comme une sorte de Feuille de route de sortie de crise après que les Hauts conseillers de la HCC ont pris la décision de sanctionner le président Hery Rajaonarimampianina pour n’avoir pas respecté les dispositions constitutionnelles à propos de la mise en place de la Haute Cour de Justice. Bon nombre d’observateurs estiment qu’un forcing du HVM pour un éventuel report des élections risquerait de prolonger la crise.
Davis R