Près d’une cinquantaine de décès. C’est le lourd bilan de la peste à Madagascar, pour cette année 2014. En chiffres, cela peut à la fois ne rien révéler, comme cela peut faire peur. Car la peste à Madagascar, ce n’est pas nouveau en soi. Le Premier ministre également ministre de la Santé publique a même affirmé que « ce qu’on peut dire, c’est que tous les ans il y a la peste dans les pays d’endémie pesteuse ». La saison pesteuse s’étend d’octobre à mars, et chaque année, des cas de décès sont déclarés. Mais cette année, c’est la létalité qui a alarmé l’opinion publique. Fin novembre, 138 cas de peste ont été recensés. Mais c’est la déclaration de l’OMS sur l’épidémie de la peste qui a surtout soulevé des vagues, d’autant plus que le décès de la jeune femme survenu à Antananarivo a été fortement médiatisé.
Ebola. Outre la peste, l’épidémie de l’ébola a marqué l’année 2014. Les pays les plus touchés sont le Libéria, la Guinée et le Sierra Léone. Dans ces trois pays, le bilan, selon l’OMS, est de 6 331 décès sur 17 800 cas. Le virus de l’Ebola concerne tous les pays, et c’est le monde entier qui se mobilise contre cette maladie. A Madagascar, aucun cas n’a été recensé à ce jour, même si l’escale du Baltic Mercury au port de Toamasina, en août dernier, a alerté la population. Venant de Monrovia (Libéria), les passagers de ce bateau ont été interdits de fouler le sol malgache. Depuis les premiers cas de l’ébola, des mesures ont été prises à l’aéroport international d’Ivato. Cela afin de détecter les personnes portant le virus et de les mettre en quarantaine immédiatement.
Insalubrité. Mais l’année 2014 a surtout été marquée par l’insalubrité totale et la dégradation générale des infrastructures routières dans la capitale. En décembre de l’année dernière, le Pnud et d’autres partenaires ont apporté leur soutien à l’assainissement de la ville. Des projets ont été mis en place, mais la réalité en a été autrement. Toute l’année, la commune urbaine d’Antananarivo a essayé de ramasser les ordures ménagères qui se sont entassées un peu partout en ville. Finalement, la CUA, à travers le Samva, a été dépassée par les événements. Les ordures s’entassent et dégagent des odeurs de putréfaction qui inondent la ville. Et dès les premières gouttes de pluie, les canalisations bouchées ont montré leurs limites : montée des eaux dans les bas quartiers de la capitale. Normal donc si avec cette insalubrité totale, la peste sévit même en ville. Et en cette veille des fêtes, la situation empire. La CUA a affecté un peu plus de camions pour ramasser les ordures, et a fait appel aux citoyens et aux agents des fokotany pour se tenir la main pour nettoyer.
Espérant que l’année 2015 soit plus calme, et plus propre… qui sait ?
Anjara Rasoanaivo