
Une bonne nouvelle pour le salariat ; un grand volume d’heures de travail en jeu, pour le patronat. Chez les entreprises privées, la journée de l’Id Al-Fitr marquant la rupture du jeûne du mois de ramadan a été considérée de différentes manières.
Bien que la décision du Gouvernement, d’inclure les fêtes musulmanes dans la liste des jours fériés, chômés et payés de 2019, ait déjà suscité l’étonnement du public, comme il s’agit d’une grande première dans l’histoire du pays, l’ambiguïté sur la date de l’Id Al-Fitr a créé plus de confusion. « Le Décret ministériel était bien précis. Il indiquait la date du 4 juin 2019 dans la liste des journées fixant les dates des fours fériés. Ce verbe « Fixer » est très important, comme il s’agit d’un Décret. L’Administration publique a pourtant eu l’audace d’affirmer dans une simple note, un simple communiqué, que ces dates sont tout simplement indicatives. Un soit disant nouveau Décret a été publié à la dernière minute, mais tout cela manque de sérieux. Dans tous les cas, notre entreprise a décidé de travailler le 4 juin aussi bien que le 5 juin. Nous avons un planning de production à réaliser. De toute façon, ce n’est pas l’Etat qui va compenser les pertes qui pourraient être engendrées par un dilettantisme de ce genre », nous a confié un chef d’entreprise opérant dans l’industrie locale. Celui-ci de poursuivre que ce changement de « dernière minute » dicté par la communauté musulmane indique bien l’influence que cette communauté peut avoir sur nos dirigeants. « Durant la transition, nous avons beaucoup entendu parler du projet 3.000 Mosquées. Aujourd’hui, avec le régime actuel, il est tout naturel que cela reprenne. Mais dans tous les cas, l’Etat doit être ferme et précis dans ses décisions, pour gagner le respect de tous. Il faut du sérieux », a martelé notre intervenant représentant du secteur privé, qui a tenu à garder son anonymat.
Habitude. Selon une petite enquête que nous avons menée, nombreuses sont les firmes qui ont snobé le jour férié de cette semaine, indiqué par le Gouvernement. La plupart d’entre elles opèrent dans l’industrie et le commerce. En d’autres termes, ce sont les entreprises performantes au sein desquelles, chaque heure de travail compte, si l’on ne cite que les entreprises industrielles, celles spécialisées dans les services, les grands magasins, les galeries marchandes et les centres commerciaux de la Capitale. Beaucoup d’instituts d’enseignement supérieur et d’universités privés ont fait pareil, de même pour les prestataires de service. Cependant, des multinationales et des sociétés opérant sur les marchés d’oligopole ont tenu à respecter la décision du Gouvernement de marquer la date du 5 juin comme journée fériée, chômée et payée. Certaines sociétés ont également décidé de ne pas travailler le 4 juin.
Antsa R.