
Madagascar est réputé comme étant un des principaux fournisseurs de pierres précieuses et de pierres fines dans le monde, tant en variétés qu’en quantité.
A titre d’illustration, plus de 40% de la production de saphir mondiale proviennent de la Grande Ile. Un assainissement de ce secteur est en cours afin d’obtenir des résultats encourageants à l’instar du secteur or. Le ministre auprès de la Présidence en charge des Mines et du Pétrole, Zafilahy Ying Vah, l’a évoqué lors de la visite d’une délégation conduite par le ministre du Tourisme, Roland Ratsiraka dans les locaux de l’Institut de Gemmologie de Madagascar (IGM), vendredi dernier, à Ampandrianomby. Cette délégation était composée des dirigeants de l’Office National du Tourisme de Madagascar(ONTM) et des représentants des groupements d’opérateurs œuvrant dans le domaine du tourisme, dont entre autres, les Tours Opérateurs et les Agences de voyages. L’objectif consiste à promouvoir la filière gemme à travers le tourisme, et ce, grâce à la collaboration entre les deux départements ministériels via l’IGM et l’ONTM.
Notoriété internationale. Parlant de l’IGM, c’est le seul institut de formation accrédité par le Gem-A de Londres ou association des experts gemmologues internationaux, au niveau du continent africain. « On intervient notamment dans la formation des artisans pour la transformation des pierres précieuses suivant les normes internationales ainsi que dans la promotion de la qualité des gemmes « Made in Madagascar », sur le marché », a expliqué Andrianirina Rasolonjatovo, le directeur général de l’IGM. En outre, il a soulevé que l’IGM a déjà sa notoriété internationale en matière de formation et d’identification des gemmes grâce à son laboratoire. Le partenariat entre les deux départements ministériels vise ainsi à intégrer cet institut de renom international dans les circuits et les offres touristiques servant à promouvoir la destination Madagascar. Comme avantage direct, « les touristes ne pourront pas se faire arnaquer quand ils achètent des pierres précieuses car l’IGM assurent leur certification. En effet, des rubis et des saphirs synthétiques circulent sur le marché et il est très difficile de les distinguer des pierres précieuses naturelles à l’œil nu. En outre, nous sommes le seul à pouvoir délivrer un certificat d’identification des gemmes reconnu par l’Etat. Ce qui permettra de garantir leur nature et leur qualité, puisqu’il y a aussi des faux et usages de faux en matière de certification », tient-il à souligner. Et pour analyser une gemme, il faut passer par trois experts gemmologues. « Les résultats de leurs rapports respectifs seront ensuite confrontés. Le risque d’erreur est ainsi très minime », a-t-il enchaîné.
Niveau d’expertise. Notons que des Américains, des Asiatiques, des Européens et des Africains viennent suivre des formations au niveau de l’Institut de Gemmologie de Madagascar. L’atout du pays est aussi d’avoir un potentiel en matières premières. Le directeur général de l’IGM a entre temps rappelé que le niveau d’expertise en matière de taillage des pierres précieuses et pierres fines de ses étudiants dépasse largement la moyenne des compétences mondiales selon le Gem-A de Londres. En fait, un concours de lapidairerie a été organisé l’an dernier. Et les résultats des dix premiers ont été exposés à Londres. Par ailleurs, « Si les gemmes taillées ne respectent pas les normes internationales, elles perdront beaucoup de valeur », a-t-il rajouté. Ce n’est pas tout, l’IGM forme des artisans à récupérer les gemmes non utilisées en vue de la fabrication des bijoux de fantaisie. C’est un marché très prometteur au niveau international.
Formation pour les touristes. Toujours dans le cadre de ce partenariat, l’IGM offre ainsi des formations des guides sur l’identification des gemmes. Un guide d’achat de pierres précieuses à Madagascar sera également mis à la disposition des touristes après une organisation des visites des mines et des marchés de gemmes. Et enfin, « nous allons organiser un marché des pierres précieuses pendant les passages des paquebots transportant plus de 1 500 touristes à Madagascar. Un laboratoire de l’IGM y sera en même temps installé afin de garantir l’authenticité des gemmes. Ce qui permettra de donner une image positive pour la destination », a assuré le ministre du Tourisme Roland Ratsiraka.
Navalona R.