Enfin le bout du tunnel pour les transporteurs des lignes nationales, régionales et suburbaines ? En tout cas les réunions auxquelles l’ATT convie les transporteurs en activité dans ces trois secteurs, mercredi et jeudi prochains, pourraient dessiner les contours d’une prochaine reprise des activités.
Il était temps…
Pour les transporteurs, il était temps ! Ou plutôt, il EST temps pour eux de retrouver enfin les routes nationales et celles des périphéries. Il est temps pour eux de récolter enfin quelques recettes pour renflouer des caisses restées vides pendant cinq mois. Il est temps pour eux, ainsi que leurs chauffeurs, de retrouver ces chers voyageurs et passagers – ou plutôt, leurs « frais », comprenez le coût des billets ou tickets de transport – qui leur ont tant manqué ! Il est temps pour eux de recevoir à nouveau ces montagnes de colis – et encore une fois, leurs « frais », cette fois indiquant les commissions pour leur envoi – à expédier vers d’Antananarivo vers les provinces ou dans le sens inverse.
Mais il est temps aussi pour les voyageurs bloqués à Antananarivo, comme dans les régions, de rejoindre enfin leur lieu de résidence. Temps pour les uns et les autres de circuler enfin librement, ou presque. Mais à quel prix ? Car dans d’autres pays, et pas loin de chez nous, le déconfinement a déjà enregistré quelques couacs avec le retour du Covid-19 via quelques clusters comptant plusieurs centaines de nouveaux cas. Cette éventualité est à considérer au plus haut point.
De leur côté, les usagers estiment peut-être qu’il est également temps pour eux de retrouver enfin la liberté de se mouvoir et de voyager dans de bonnes conditions et sans danger. Temps pour eux de ne plus avoir à voyager dans des véhicules défaillants, ou croulant sous 1,5m de bagages sur les porte-bagages. Temps pour eux de ne plus avoir à subir les hausses intempestives des « frais » pendant les périodes des fêtes ou des vacances. Temps pour eux de ne plus avoir à subir les indélicatesses et les incivilités des rabatteurs dans les gares routières. Il est donc temps pour ce secteur du transport de voyageurs d’adopter enfin l’approche gagnant-gagnant et mettre l’intérêt des usagers en bonne place car après tout, sans les usagers, point de recettes pour les transporteurs, et sans les transporteurs, les usagers se retrouvent bien dans l’embarras. Quant aux taxi-be, rien ne bouge encore. Pour eux aussi, il est peut-être aussi temps. Mais vu les maux, ou plutôt la gangrène qui ronge ce secteur du transport urbain, on dira simplement que ceci est encore une autre paire de manches !
Hanitra R.