Madagascar a encore beaucoup d’efforts à faire pour que règne cette liberté de la presse prônée par les journalistes. Cette chasse à l’homme qui a été lancée contre notre confrère de la radio Jupiter à Ilakaka en est l’exemple le plus évident. Loin de la capitale, les hommes de notre profession encourent les foudres des autorités quand ils dénoncent les abus et les injustices qui sont perpétrés.
Ilakaka, loin des yeux et loin du cœur
Le journaliste Fernand Cello est depuis longtemps dans le collimateur de tous ceux qui profitent de la complaisance de certaines autorités locales pour violer allégrement la loi. L’homme a déjà été en butte aux tracasseries de ces dernières dans le passé et avait été largement soutenu par la profession quand cela avait eu lieu. Depuis, il représente un symbole et continue à dénoncer les abus perpétrés par des affairistes. Et cette fois-ci encore, il a fait son métier comme il le fallait et a fait état sur la radio où il officie du comportement délictueux d’un exploitant d’une carrière de pierres précieuses. La nouvelle a été relayée dans la presse nationale et certains médias de la capitale s’en sont faits largement l’écho. La réaction des autorités locales ne s’est pas fait attendre et la confiscation du matériel de la radio Jupiter a été la réponse qu’elles ont trouvée. Notre confrère a échappé de peu à une arrestation et il a été obligé de fuir. Traqué par les forces de l’ordre, il doit se terrer dans la forêt. Ses confrères de toute l’île ont appris la nouvelle avec consternation et l’ordre des journalistes a interpellé les autorités judicaires locales. A présent, la profession va se mobiliser pour que cette situation cesse. C’est la presse dans sa totalité qui se sent atteinte dans sa pratique du métier. Le code de la communication ne lui est pour le moment d’aucun secours et dans ce cas précis, elle se sent particulièrement vulnérable. Maintenant les yeux se tournent vers le ministère de tutelle et même vers le Premier ministre ou le chef de l’Etat. Ce dernier a vanté la liberté de la presse qui existe à Madagascar quand il a été interrogé par les journalistes de TV5 Monde. Il est peut être temps de mettre les actes en accord avec les paroles. Ilakaka est loin de la capitale. Comme on le dit, loin des yeux et loin du cœur !
Patrice RABE