Les anciens présidents Didier Ratsiraka, Zafy Albert et Andry Rajoelina étaient représentés lors de la deuxième rencontre qui s’est tenue hier au « Live Hôtel » Andavamamba.
« Un nouveau dossier brulant à régler pour le régime ». C’est ainsi que les observateurs considèrent la manifestation initiée par les associations et organisations nationalistes, pour inciter le régime à éclaircir sa position par rapport aux Iles Eparses. Les propos de l’Ambassadrice de France, Véronique Vouland-Aneini qui a déclaré dernièrement que « les Iles Eparses appartiennent à la France », ont incité l’association « Asandratro ny fireneko » dirigée par le Professeur James Ratsima à monter un mouvement de protestation anti-régime et contre « Reny malala ». Désormais, ce mouvement bénéficie du soutien de nombreux acteurs politiques. En effet, la deuxième rencontre qui s’est déroulée hier au « Live Hôtel » à Andavamamba a été honorée par la présence de leaders politiques tels que Alain Ramaroson, Alain Andriamiseza, René Rasolofo, Organès Rakotomihantarizaka, ainsi que les députés Brunel Razafintsiandraofa (Ikongo), Ratsivalaka Michel (Tana IV), Rambolamanana Jean Guy (Betafo) et Ramilison Randriamampianina (Antanifotsy). De leur côté, les anciens présidents Didier Ratsiraka, Zafy Albert et Andry Rajoelina ont été représentés. Pour sa part, Marc Ravalomanana n’a envoyé aucun émissaire. Par contre, d’après le Professeur James Ratsima, il a déjà exprimé son soutien à ce mouvement.
Silence complice. Parmi les chefs de file des mouvances politiques ayant participé au dernier processus de réconciliation nationale dirigé par le FFKM donc, seul l’actuel président Hery Rajaonarimampianina a ignoré l’invitation de l’association « Asandratro ny fireneko ». En effet, aucun représentant du régime n’a été présent à Andavamamba hier. Dans son discours, le Professeur James Ratsima a notamment pointé du doigt le silence complice du président de la République vis-à-vis de cette affaire. Selon ses dires, « le numéro Un d’Iavoloha à bafoué la Constitution pour assouvir les intérêts de la France ». Une attitude que le leader du Front patriotique Malgache considère comme de la « haute trahison ». La question est de savoir si les partisans de ce mouvement prévoient de lancer un lobbying au niveau de l’Assemblée nationale afin de réclamer le vote d’un nouveau projet de mise en accusation du président de la République. Il convient en effet de rappeler que la « haute trahison » constitue un motif de motion de déchéance contre le Chef de l’Etat. D’ailleurs, les partisans de ce mouvement envisagent de déposer auprès de l’Assemblée nationale incessamment un projet de résolution. Et ce, afin d’ouvrir une enquête parlementaire, mais aussi et surtout pour interpeller l’Exécutif à propos de cette affaire.
Critiques acerbes. En effet, l’ancien président Zafy Albert, représenté à cette occasion par l’ancien ministre de la Fonction publique, Tabera Randriamanantsoa a encouragé les députés à convoquer à Tsimbazaza les membres du gouvernement concernés par cette affaire, à savoir, le Premier ministre, la ministre des Affaires Etrangères, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, le ministre de la Défense nationale, le ministre de la Sécurité Intérieure et le Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie, afin de les interpeller sur la question des Iles Eparses. Le numéro Un du CRN estime également que le régime devrait éclaircir sa position face à la dernière déclaration de l’Ambassadrice de France. De son côté, l’Amiral Didier Ratsiraka propose la mise en place d’un comité des sages. A noter aussi que lors de cette rencontre, James Ratsima a aussi lancé des critiques acerbes contre les Forces armées. Ces dernières ayant boycotté l’invitation de l’association « Asandratro ny fireneko ». Quoiqu’il en soit, les partisans du Front patriotique malgache prévoient de poursuivre leur mouvement, notamment par le biais d’une collecte de signatures au niveau de la Chambre basse.
Davis R
