Le problème de leadership a-t-il pu être résolu ? « Les îles éparses » ont permis de collecter des dizaines de milliers de signatures pour leur restitution par la France. Qui sera le leader en tête du mouvement de marche d’aujourd’hui ? Ils sont quatre chefs de file connus pour leur engagement. Ils se réclament tous d’être de vrais nationalistes patriotes. James Ratsima qui revendique la paternité de l’alarme pour déclencher le mouvement de protestation au lendemain de la déclaration de l’Ambassadeur de France que ces îles appartiennent à son pays. Viennent ensuite, Andrianjaka Rajaonah, un opposant qui n’est plus à présenter, président du parti Otrik’afo et deux anciens CST qui ont renforcé la sensibilisation et la mobilisation. Il s’agit d’Alain Ramaroson, président du parti Masters qui rejoint le groupe et du Dr Jules Andriamaholison. Le problème de leadership s’est posé avec ces deux mouvements en concurrence devant le succès du motif de la revendication auprès du public.
Iles éparses, le flou
La manifestation que ce comité organise aujourd’hui n’aurait pas obtenu l’autorisation des autorités ? Le flou est un peu entretenu à ce sujet. Mais les organisateurs sont apparemment décidés à manifester pacifiquement avec ou sans autorisation. La marche est prévue commencer à Ambohijatovo. Passera-t-elle devant l’Ambassade de France à Ambatomena ? On ne le sait. Au niveau de l’Emmo sécurité, l’attitude à prendre est liée à l’autorisation. Si les manifestants l’obtiennent, les forces de l’ordre encadreront le mouvement et veilleront à ce qu’il n’y ait pas de dérapages ou de perturbations. En revanche, si les autorités n’autorisent pas la manifestation, les forces de l’ordre agiront en conséquence pour interdire et disperser la foule. Mais dans les deux cas l’Emmoreg sécurité sera sur les lieux. Quoi qu’il en soit, la récupération des « Iles éparses » est considérée par la majorité comme légitime et légale. Elle a pris récemment de l’importance dans la mesure où elles regorgent de réserves en pétrole et en gaz que des sociétés autorisées par la France explorent. L’Etat garde ses distances envers le mouvement. Il ne fait pas de la restitution des « Iles éparses » une priorité urgente pour réviser les priorités de son programme de développement et de lutte contre la pauvreté au profit de cette cause. Le pouvoir se méfie aussi politiquement des meneurs du mouvement dont l’un d’eux a déjà été récemment interpellé sur les objectifs d’une mobilisation interdite. La bataille de leadership qui prévaut en interne risque de freiner les élans de ceux qui voudraient apporter leur soutien sincère. On chasse le naturel, il revient au galop. Une chose est sûre, le public en a assez des manipulations démagogiques et politiques. Aussi, une manifestation en période de fête pourrait-elle ne pas être la bienvenue. Wait and see !
Zo Rakotoseheno