
Le chef du gouvernement s’accroche à la Résolution 34/91 des Nations unies pour exclure toute éventualité de cogestion franco-malgache de ces îles.
Le Premier ministre Ntsay Christian a annoncé la couleur. Il a déclaré hier en marge d’une cérémonie de remise de dons au BNGRC (Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes) que tout dialogue sur les îles éparses conduira à la restitution de ces îles à Madagascar. Le chef du gouvernement a ainsi rappelé la Résolution 34/91 de l’Assemblée Générale des Nations unies prise en 1979 et qui demandait au gouvernement français d’entamer « sans plus tarder des négociations avec le gouvernement malgache en vue de la réintégration des îles, qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar. » En partant de cette Résolution, Les îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India sont bel et bien des îles malgaches. Le régime de Hery Rajaonarimampianina a déjà entamé les négociations en 2016 en mettant en place la fameuse commission mixte. Mais, la démarche n’a pas abouti. Arrivé au pouvoir deux ans après, sa première sortie officielle en France a permis à Andry Rajoelina d’évoquer devant le président Emmanuel Macron la question de ces îles éparses en proposant la réactivation de la commission mixte.
« Ici, c’est la France ». Mais le processus s’est arrêté le 23 octobre 2019, jour où le président français a mis le pied sur les îles Glorieuses. « On va dire que je suis déconnecté parce que je suis à la plage, alors qu’il y a des grèves en métropole, mais non, ici, c’est la France, ce n’est pas une idée creuse. », a déclaré Emmanuel Macron. Si le président français est logique avec lui-même, la France ne devrait pas être partie prenante de la commission mixte qui va être instituée. Et si elle n’y adhère pas, ce ne sera plus une commission mixte. Hier, le Premier ministre Ntsay Christian voulait tempérer la situation en essayant d’ignorer dans son intervention la déclaration déstabilisatrice d’Emmanuel Macron qu’il a rencontré à Saint-Denis (La Réunion) quelques heures seulement après cette déclaration. Le chef du gouvernement a confirmé qu’une consultation nationale préliminaire aura lieu le 18 novembre prochain. « Nous allons procéder à la concrétisation de la décision prise par le président Andry Rajoelina et le président français Emmanuel Macron. », a-t-il laissé entendre. Mais de quelle décision s’agit-il ? En tout cas, le locataire de Mahazoarivo a appelé à la solidarité des Malgaches. « Ce que nous allons entreprendre ne sera pas seulement l’affaire des dirigeants, mais celle de tous les Malgaches. », a martelé Ntsay Christian.
Recueillis par R. Eugène