La préfecture de police d’Antananarivo a pris hier sa décision: pas d’autorisation de manifester pour le « Hetsika Madagasikara ho an’ny Malagasy » qui envisage de tenir ce jour un rassemblement à Ambohijatovo pour revendiquer haut et fort la souveraineté de la Grande Ile sur les îles éparses. En fait, la préfecture ne fait que se conformer aux consignes du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation qui suspend toutes les manifestations à caractère politique jusqu’à nouvel ordre. Le préfet de police d’Antananarivo a transmis hier même cette décision à l’OMC (Organisme Mixte de Conception) pour exécution. Le même jour, cet organisme composé du procureur de la République d’Antananarivo, du commandant de la circonscription régionale de la Gendarmerie, du commissaire central d’Antananarivo, du directeur inter-régional de la Police nationale, et du maire d’Antananarivo-Renivohitra s’est réuni à Ankadilàlana. Ces derniers ont tout de suite donné l’ordre à l’Emmo-Reg à veiller à ce que dans le cadre du maintien de l’ordre, aucune manifestation à caractère politique ne se tienne aujourd’hui ni à Ambohijatovo, ni au stade Makis.
Délibération du 16 mai 2012. La préfecture de police d’Antananarivo qui est la seule habilité à apprécier l’opportunité de toute demande de manifestation dans son ressort territorial n’a pas pris compte de la décision de la commune urbaine d’Antananarivo qui a autorisé l’utilisation du stade Makis à Andohatapenaka. Cette décision de la CUA a été prise avant celle du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation relative à la suspension de toute manifestation politique jusqu’à nouvel ordre. Par rapport à la question de savoir pourquoi la commune urbaine d’Antananarivo n’a pas autorisé le « Hetsika Madagasikara ho an’ny Malagasy » à utiliser Ambohijatovo, le secrétaire général de la CUA Julien Andriamorasata d’expliquer : « La commune ne peut ignorer la délibération n°10 CUA/CM/Délib.16 du 16 mai 2012. Cette délibération prise par le Conseil Municipal interdit la tenue de toute manifestation à caractère politique à Ambohijatovo. Cette délibération n’est pas abrogée jusqu’à présent. ». Reste donc à savoir si les dirigeants du mouvement pour la souveraineté de Madagascar sur les îles éparses dont la plupart était membres du CST au moment où la décision de fermer Ambohijatovo à toute manifestation politique a été prise vont ignorer aujourd’hui la décision de la préfecture de Police.
R.Eugène