
« Facebook » dans un pays au bord de la schizophrénie
Comme s’il n’y avait rien de bon dans ce pays, « Facebook » en est témoin. Un artiste agressé au visage tuméfié, témoignant d’un acte barbare commis par des détrousseurs aux 67 ha. Des spectateurs de football investissent le stade « Barea » après le match international de dimanche. Un faux gendarme arrêté à Sambava. Une femme kidnappée par des « dahalo ». Des adolescentes disparaissent, les parents sont complètement déboussolés. Des feux de brousse jusqu’à la forêt de Mandraka. Des internautes affolés par la montée des prix des produits de tous les jours, notamment la viande. Des usagers de la Jirama qui se plaignent des délestages ici et là. Une dérangée sans culotte se pavanant à travers les rues d’Antananarivo. Des accidents routiers de plus en plus fréquents, parfois meurtriers. Du sang, de la peur, de la terreur, du découragement, de l’indifférence, de la violence. C’est à se demander ce que sera le devenir de ce pays. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un fait fasse le « buzz ». Rares sont, ces derniers temps, les belles trouvailles, les réalisations et les actes qui ont ému, encouragé, apporté de l’espoir aux Malgaches. A supposer que le parcours des Barea lors de la CAN 2019 serait le mètre étalon. Si par analogie ce pays était un être humain, il aurait déjà été affecté de schizophrénie aiguë actuellement. Le tout accompagné par la phobie d’être lui-même. Il risquerait de ne plus se reconnaître dans un miroir tellement son intérieur est déconnecté de son extérieur. En ces temps, pour un simple citoyen, s’essayer à l’ostentation est complètement mal élevé. Quand « Facebook » montre ces images de bébés jetés à la poubelle ou dans un caniveau, Moïse délaissé au gré du courant du fleuve ne serait qu’une simple anecdote. Ce serait indécent de montrer sa richesse et son confort tandis que la majorité vit dans la pauvreté extrême dans ce pays. Il faut se l’avouer, Madagascar fait partie de ces pays extrêmement pauvres. Heureusement que « Facebook » n’est pas une preuve, mais seulement un « buzz ».
Maminirina Rado