« Allez tous et toutes vous faire foutre ! ». De l’eau à la pompe aux couleurs de jus de tamarin, impropre à la consommation à Amboasary dans le Sud. Une usagère, à Fénérive-est, de la compagnie d’électricité et d’eau nationale dont presque tout le monde édifie le savoir-faire unique depuis ces cinq dernières années, crache son amertume sur son congélateur à des millions d’ariary endommagé à cause des coupures intempestives de courant. À Tamatave, à cause d’un délestage de plus de huit heures, son petit élevage de canard a perdu 110 œufs. Un cataclysme pour ce secteur d’activité. Ces gens n’ont plus que Facebook pour crier leur rage, leur désolation… Le développement n’attend guère et le client ou la cliente devrait être roi ou reine dans tout bon commerce qui se respecte. Mais à Madagascar, autant aller se faire voir ailleurs. Il ne manquerait plus que les responsables à tous les niveaux de la Jirama ne disent aux consommateurs et consommatrices malgaches d’aller se faire « foutre ». Ou si ce n’est déjà le cas mais d’une autre manière.
Gires Bevizandry, héros des mers. Il s’appelle Gires Bevizandry, un héros bien malgache venu de Sambava dans le Nord de Madagascar. Grâce aux réseaux sociaux, son geste unique a fait réagir des milliers d’internautes du pays. Il y a moins d’une semaine, le jeune homme a mis la main à la poche pour acheter à 30 000 ariary une tortue de mer vivante, capturée par les pêcheurs dans le but de la remettre à la mer. Un sauvetage d’une mort certaine, puisque la viande de la bestiole peut être consommée avec une bonne « sauce tomate » et du riz. La carapace est vendue pour en faire des objets décoratifs si jamais. En quelques heures, une multitude de vues, tout le pays a félicité Gires Bevizandry de son héroïsme désintéressé. Un geste qui ferait rendre grâce au ciel pour un Cousteau. Le héros est un jeune malgache comme parmi tant d’autres, amateur de beaux bolides, lunettes de soleil et chemise d’été. Il aime probablement faire la fête aux côtés de jolies créatures terrestres cette fois. Simplement, il a sauvé la vie à une représentante d’une des espèces les plus protégées du monde.
Maminirina Rado