Evion Group, au taquet. Relayé sur les réseaux sociaux, Evion Group est sur le point d’acquérir des permis miniers à Madagascar pour l’exploitation du graphite de Maniry, avec le soutien financier de l’Union européenne. Étalé sur 21 ans, le projet « Maniry » est situé dans le Sud de Madagascar, non loin d’Ampanihy, d’une valeur de 263 millions de dollars. Loin des milliards de QMM ou de Sherritt dans le Sud-Est et Est malgaches. Le graphite tend à devenir une matière première incontournable avec la transition énergétique chère aux pays occidentaux. Dans ce sens, son prix devrait connaître des hausses d’ici quelques années. L’entrée d’une institution internationale dans la danse, sur le plan économique est louable, l’Union européenne est un fonds d’investissement solide. Sur le plan politique, cela laisse quelque peu perplexe. En Afrique, l’élite intellectuelle et politique dénonce de manière systématique le double standard des pays comme la France, l’Allemagne, etc. Dans les pays où ces derniers ont des intérêts sous la base de contrats léonins, ils tolèrent voire encensent les régimes autoritaires. Tandis que dans d’autres contrées où la mainmise « géoéconomique » des occidentaux sont problématiques, le simple discours d’un chef d’État peut être diabolisé à outrance par l’opinion médiatique dominante française, anglaise, etc. Aux dernières nouvelles, une délégation « de hauts responsables » malgaches va se rendre à Perth, en Australie en septembre. Aux frais de la princesse ou du contribuable malgache ? Opération de séduction ou histoire d’assurer les bonnes grâces des autorités malgaches ?
Maminirina Rado