L’héritage « Gen Z Madagascar ». La « Gen Z » Madagascar laissera sûrement cet héritage, qu’advienne ce qui doit advenir dans ce soulèvement populaire que Madagascar traverse depuis le 25 septembre. Cet héritage part du fait que ces jeunes sont toujours restés incognitos derrière leurs actes. Pas de chef, pas de meneurs, juste quelques visages pour assouvir les frustrés, des forces numériques sur les réseaux sociaux et des valeureux grévistes du « 13 mai » à Ambohijatovo, etc. Des manières gauches parfois, des mots un brin enflammés sur les bords, le cœur plus gros que leur intestin, un patriotisme féroce et mis à jour… de quoi égratigner l’ego des anciennes générations trop habituées à une culture politique, à l’image paternaliste lisse et de belles tournures. S’il y a révolution, il faut commencer par admettre cet héritage. Celui de ne pas mettre une personne en avant, un « héros ». C’est de permettre à tout un chacun d’être le chef. « De cette manière, vous avez le droit de donner tout le maximum sur le terrain de la lutte parce que vous êtes votre propre chef », fait savoir un Gen Z à travers les discussions sur les réseaux sociaux. « C’est plus qu’une émancipation mentale collective par le dévouement. Après, ça dépend de l’éducation et de la posture de chacun, s’il a toujours besoin d’être guidé ou que les règles et les objectifs sont fixés ». Rien de moins individuel. Il suffit d’appliquer cette vision à un quelconque projet de développement pour en connaître l’aboutissement. Dans la culture judéo-chrétienne, cet héritage ramène aux « fourmis ». Dans les sagesses ancestrales d’Afrique et d’Asie, l’insecte est le symbole du zèle. Travailleuse acharnée, sans chef ni patron, elle remplit sa mission en soulevant des brindilles qui font cent fois sa taille. Un héritage, en somme, ancré dans le passé, bien préparé pour le futur.
Maminirina Rado
