Nimbées de légendes urbaines, les infrastructures universitaires, cités et sites d’enseignement, ont souvent défrayé la chronique. Pas plus tard qu’il y a quatre jours, les images d’un bébé jeté dans une dalle non couverte entre le bloc 17 et 18 d’Ankatso II, ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Une scène insoutenable, morbide et complètement injuste.
Générant des centaines de réactions et de commentaires, cette publication maintes fois partagée sur « Facebook » rappelle aussi ce que sont devenues ces cités universitaires. Des bâtiments oubliés, dont le délabrement des murs donnent une image de ghettos ou celle d’un projet urbain délaissé dont les infrastructures croulent petit à petit sous la crasse de l’indifférence.
La froideur de l’une des images de ce « bébé », flottant dans une eau noîratre, avec en arrière-plan un passant qui semble continuer nonchalamment son chemin, apporte d’autant plus de drame à la scène. Pourtant, cette cité abrite les futures élites de ce pays. Parmis eux, ceux ou celles qui un jour pourront se tourner vers « Ambidandrakemba », un lieu tout aussi oublié, ou qu’on préfère taire le nom, puisqu’il abrite un gisement d’uranium et de la thorianite.
Tout le monde comprendra la valeur économique de ce site situé dans le district d’Amboasary. « ancienne propriété du commissariat à l’énergie atomique » du temps des colons français. Ensuite, il est passé entre les mains de l’Etat. En 2012, celui–ci aurait autorisé à des compagnies comme « Pan African Mining Corporation Atomique SA », « Pentra », « K–Ozone », etc, d’y faire des recherches. Ensuite, plus aucune nouvelle.
Un « facebookien » est venu rappeler l’existence de cette richesse nationale que, des centaines d’autres « facebookiens » ont tout de suite suivi et commentés. Dans l’ensemble, les commentaires stipulent que « Madagascar est riche… ». L’image montre un grand bassin d’eau sombre dont la température causerait, sur le coup, la mort par hypothermie. Des personnes et du bétail y auraient déjà perdu la vie. Les contrées lointaines malgaches ne sont pas si oubliées que cela.
Même si c’est en ville que le gros des « buzz » se jouent sur les réseaux, comme celui de la liste postée par un Tananarivien sur les sanctions à infliger à la Mairie en cas de manquements. En effet, après la sortie du Code Municipal d’Hygiène, un ou une internaute s’est amusé(e) à publier une liste des amendes à infliger au Maire en cas de manquements à ses devoirs.
Dans la liste, on pouvait trouver « Une crevasse en pleine chaussée, 10.000 Ariary », « Amoncellements d’ordures sur les dépotoirs publics, 1.000.000 Ariary », « Si une personne se fait détrousser, 300. 000 Ariary »… A catégoriser comme une satire, la publication a fait mouche avec des milliers de réactions et des dizaines de partages. Ces dernières semaines ont été assez virevoltantes, comme toutes les semaines d’ailleurs, sur les réseaux sociaux.
Maminirina Rado