
Les dessous de la Jirama, notamment la centrale de Mandroseza, ressemblent à ces romans financiers à succès des « années cocaïnes ». Début décembre, dernier dénouement, un juge fédéral du district sud de New-York a confirmé la sentence arbitrale de 4 millions de dollars contre Symbion Power, société américaine, à verser à Zouzar Bouka ancien actionnaire minoritaire, citoyen français d’origine indienne et fondateur des sociétés VIMA et VIO. Le bonhomme est connu pour avoir tenté de grimper l’Everest en 2025, arborant le drapeau de Madagascar. L’affaire remonte à avant 2022, quand l’opérateur indien basé à Madagascar a porté plainte contre Paul Hinks, alors à la tête de la succursale malgache de la société américaine, d’avoir détourné 5 millions de dollars. Il a aussi soutenu que la vente des intérêts de Symbion Power au groupe Filatex était illégale. Filatex appartenant à une famille indienne, les Yavarhoussen. Ce qui est connu, c’est qu’entre la Jirama et Symbion Power, il s’agissait d’un contrat de concession de 20 ans. Dernière épisode en 2025, la sentence de 4 millions de dollars. Cependant, si le juge new yorkais a accordé la jolie somme à Zouzar Bouka, celui-ci s’est auparavant vu rejeter la demande de preuve sur la transaction avec Filatex. Bref, il y a de quoi écrire un roman financier où les ramifications entre businessmen indiens et État se jouent derrière le dos des contribuables gavés de délestage. Nom d’un maquereau dans un couvent, il s’agit de la Jirama tout de même. Et ce ne sont pas seulement les Indiens, le milieu des affaires national même d’intérêts publics suintent l’opacité et le vampirisme économique. En pensant au faciès satisfait de tout oncle affairiste de la famille sifflant qu’il n’y a pas de place pour les sentiments dans le business, de patriotisme encore moins. Par ailleurs, les citoyens ont peut–être l’air d’être des « imbéciles » au regard des dirigeants, d’hier et à ne pas espérer d’aujourd’hui. L’or, les sources pétrolifères, la vanille, les terres propriétés de l’État, les marchés publics… le Malgache lambda est éternellement « out ». Quoi qu’il en soit, ce ne sera pas demain la veille que les contribuables connaîtront la teneur des contrats passés entre la Jirama, Symbion Power et Filatex entre 2015 et 2022. Seule la toile permet aux pauvres « indigènes » du pays de savoir ce qui se passe loin de leur regard et des caisses de l’État.
Recueillis par Maminirina Rado




