- Publicité -
vendredi, juillet 4, 2025
AccueilCultureIls ont fait le buzz… : « Facebook » compatissant avec les...

Ils ont fait le buzz… : « Facebook » compatissant avec les trois « festoyeuses » d’Antanimena

Une image « trash » des trois jeunes d’Antanimena, un symbole de la société tananarivienne « alcoolisée » d’aujourd’hui.

Etonnamment, la réaction des « facebookeurs » et «facebookeuses » malgaches sur la publication de récentes images de trois jeunes demoiselles, en apparence, ivres sur le trottoir a été divisée. Ceux ou celles qui s’attendaient à une précipitation de jugements embourgeoisés de genre, de classe, religieux et moraux ont été un peu déçu(e)s. Au contraire, une partie importante de l’opinion a été plutôt analytique, protectrice, philosophique et équilibrée. Il faut l’avouer, ces trois minettes n’ont pas fait autant de mal que des trafiquants d’or de 73,5 kg ou de containers de pierres précieuses ou encore des voleurs de deniers publics.

Par ailleurs, il faut se refuser à dire qu’elles ne sont pas responsables de leur acte. Le choix, elles l’ont sûrement eu. Puisqu’à voir les images, il n’y avait aucune présence de tuteur ni de tutrice légal(e) qui leur auraient forcé la main. Du coup, elles étaient pleinement consciente de leurs actes avant d’avoir ingurgité leur part de nectar des dieux. Ce saint breuvage n’est pas pour les jeunes demoiselles en quête de sensation, obnubilée par les hormones. Ni un bon allié pour se tailler une image appréciée de ses acolytes.

Si la responsabilité de ces trois festoyeuses est avérée, au-delà de cela se trouve la responsabilité de la société, la société tananarivienne en l’occurrence, étant donné que la scène se déroule dans le quartier animé d’Antanimena. Lieu réputé pour sa forte concentration en jolies donzelles aux heures de pointe. Tout d’abord, si jamais, elles sont mineures et qu’elles auraient bu dans un bar, le propriétaire du lieu mériterait des années d’emprisonnement ferme.

Ensuite, les chefs de ce quartier se doivent d’être aux aguets avec cette génération 2000, grandissant si vite. Surveiller chaque bar, chaque recoin, chaque lieu public, devrait être un acte automatique afin d’éviter qu’un jour une gosse de 15 ans soit ivre et abusée dans une ruelle. Si la fonction de président de « fokontany » est un fardeau, celui-ci devrait démissionner. Ces images de trois jeunes filles ivres dans les rues devraient suffire à lui rappeler ses responsabilités et notamment les lui faire prendre.

Antananarivo, ce désormais « gros village ». Une urbanisation en décadence vers la ruralisation. Une frange désorientée par la mondialisation des mœurs, la hausse de la consommation de drogues dures en est un exemple. Une capitale en surpoids administratif. Des tananariviens désabusés, même la couronne de leur reine a été volée dans sa propre maison. Un lieu où la violence économique, des grattes ciels à quelques mètres des bidonvilles, et la corruption sont banales. Il y a de quoi devenir… ivre.

Voilà le décor, ces trois jeunes s’alcoolisent probablement tous les jours. Enfin, un pays où les parents finissent par « jeter l’éponge » à cause des années de politiques stériles. Si l’objectif de la politique est de gérer la cité, sa finalité humaine est de dynamiser le collectif et d’élever la dignité de l’individu, même si ce dernier est le pire des ivrognes. Dès lors, quand les valeurs changent ou sont en mutation, les politiques doivent assimiler tout cela. Avec le cachet « ray aman-dreny », détenteur de la seule pensée et l’autorité morale, en moins.

Même avec la modernité, une seule valeur politique reste inchangée, chaque individu est sacré. Trois jeunes individus ivres en pleine rue, c’est tout le monde qui devrait se regarder dans le miroir. Si la génération 2000 est en décadence, cela veut dire que la génération ‘80/’90 n’a rien « foutu ». Si la génération ‘80/’90 n’a rien « foutu », cela veut dire que la génération ‘60/’70 a manqué à sa mission. Si la génération ‘60/’70 a manqué à sa mission… Il est temps d’arrêter de penser à ce que chaque génération n’a jamais été ou se demander qui a fait quelque chose pour ce pays. Il est plutôt temps d’agir pour l’avenir de la génération 2020/2030.

Maminirina Rado

Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici