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mercredi, octobre 29, 2025
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Ils ont fait le buzz – « Gen Z », abandonnée ou vivre

Le symbole de la « Gen Z » de Madagascar, une jeunesse brisée, abandonnée mais criarde comme jamais.

Le magazine « Paris Match », inconnu sûrement de la « Gen Z », a titré « À Madagascar, la colère d’un peuple ‟abandonné” par un gouvernement ‟corrompu” ». La publication a été relayée des centaines de fois. Ce ne sont sûrement pas des « facebookeurs » et « facebookeuses » papous ou monégasques qui ont fait voguer cette photo suggestive sur les réseaux sociaux. Le mot « abandonné » interpelle. Il résume tout ce que vit Madagascar actuellement et pourrait expliquer tout ce mouvement dont l’issue reste encore impossible à prévoir. Ce qui est palpable, c’est que partout dans ce monde en période de tumulte, les populations « abandonnées » pillent dès que l’occasion se présente. Les populations « abandonnées » cherchent à faire entendre leur voix coûte que coûte. Dans ce cas, il s’agit d’une génération « abandonnée », la Gen Z. La métaphore du « chercheur d’eau » d’Ambohidroa pourrait expliquer sa posture. Haja, jeune homme de 25 ans, petite star de football de son quartier, père et mari digne, s’est converti en « porteur d’eau en bidon ». Chaque jour, il prend sa charrette, remplit les bidons jaunes d’une trentaine de familles, et les ramènent ensuite jusqu’à la porte de chaque foyer. Un travail dur et peu onéreux. Il gagne en moyenne 10 000 ariary la journée. De quoi survivre. Son fils va à l’école, sa femme est lavandière. Un jour, lors d’une discussion autour d’un verre il se met à raconter, « tu sais, grand frère, je me demande pourquoi je n’ai jamais pensé à faire ce ‟business d’eau” dès le début, ça me fait vivre dignement. J’ai discuté avec mon grand-père, il m’a soutenu chaleureusement, c’est avec ce business qu’il a nourri sa famille. Je reprends le flambeau ». Voilà la limite de sa perspective, certes n’est-il pas dit qu’il n’y a pas de sot métier ?! Quoi qu’il en soit, pour Haja, l’horizon de la réussite familiale, c’est être « mpatsaka–rano », traduira qui pourra. Il est encore jeune. Mais au fil du temps, il va s’y résigner comme son grand-père. Il pense que c’est son destin et celui de ses descendants. Lorsque le fils tombe malade, c’est la panique. Une panique qui peut inciter à piller puisque les 10 000 ariary, unique revenu de la famille, ne permettent pas de se soigner correctement. La « Gen Z » veut briser ce fatalisme pour Madagascar, cet état d’esprit du dominé, cette posture résignée héritée de la colonisation et revitalisée par le néo-colonialisme. Ainsi, Haja pourra se dire un jour, «  je gagne peu de chose mais je suis rassuré car mon destin ne sera jamais celui de mon fils ».

Maminirina Rado

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