
« Ilay fomba fisainana mihitsy no mila ovaina », se révolte un internaute sur « Facebook » sur les images de la nouvelle « Rocade d’Iarivo », montrant les premières ordures et les premiers vols de barres de fer sur les parapets bordant cette voie. Littéralement, « Il faut changer la mentalité », il faut alors supposer que cet internaute est un ange tombé du ciel dans ce tohubohu socio-culturel sous le sceau d’un capitalisme carnassier qui ne dira jamais son nom.
Décidément, chez les Malgaches, la pauvreté avec tout ce qu’elle apporte en termes de mauvaises humeurs et de raccourcis pécuniaires suffit à un citoyen pour se sentir au-dessus du lot. A Madagascar, des centaines de milliers de personnes vivent en dessous du dollar. A Madagascar, les minettes de 14 ans sont déjà les jouets des « Dady maitso », « père vert », ou pervers, venus de l’Europe francophone tant rêvée, désormais modèle national de civilisation.
Alors, autant dire que jamais la Grande Île n’a changé de mentalité parce que les conditions économiques ne l’ont jamais permis. Peu osent incriminer les politiques, pourtant ils détiennent les clés de la macroéconomie autant que le pouvoir fiscal. 60 ans d’indépendance n’ont pas suffi aux simples Malgaches pour comprendre qu’un citoyen payant ses taxes acquiert le droit de demander des comptes, au « Vetsikorobo près », aux dirigeants de toutes ces Républiques successives et de manifester son désaccord.
Maminirina Rado