Les voies de communications terrestres ont défrayé Facebook ces dernières années. Accidents de la route avec morts, orphelins et gonflement des statistiques. Détérioration avancée de la RN2, reliant Toamasina à Antananarivo, de la RN6, pour rejoindre le Nord malgache, de la RN1bis, entre Tsiroanomandidy et Maintirano. Et enfin la RN13 qui mérite la palme de l’indifférence politique en temps de pluies.
Ces exemples ne sont que le sommet de l’iceberg et pourtant elles desservent des zones stratégiques et économiques. À supposer que certains peuvent tirer profit de telles situations, souhaitant que les routes restent dans le même état de dégradation. Les simples usagers ne se lassent pas d’alerter les responsables sur les réseaux sociaux. Sans doute, il y a deux à trois publications par semaine. Mais rien n’est fait.
Comme quoi, les « routes ne se mangent pas » avait-on scandé en pleine crise politique de 2009. Simple détail mais signe d’un développement dans un état second, le cas des villes comme Antsohihy ou Befotaka pour rejoindre Antsiranana. Des régions où les légumes au marché viennent d’Antananarivo. La population étant obnubilée par la culture de rente, les autres cultures deviendraient presque superflues. Si la route ne se mange pas, les légumes au moins y circulent.
Quoiqu’il en soit, cela renvoie à l’inflation sournoise et silencieuse de ces derniers mois. Sur Facebook, les mères de familles malgaches devraient recevoir le prix Nobel de la patience et de la résilience. Leurs seuls déversoirs, les réseaux sociaux. Elles s’y épanchent sur le prix du riz, du sucre, de la farine, de l’huile, des couches, des allumettes… Le pouvoir d’achat, la circulation humaine interne du pays, les cas d’école du développement.
D’ici un mois, un autre « post » sur les réseaux risquerait de rappeler aux internautes que rien n’a changé.
Maminirina Rado