
La route à Andranomena a été coupée par les riverains le soir du 18 juin, mécontents des coupures fréquentes d’électricité. Les images ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Tandis qu’un embouteillage monstre a retardé le retour des employés dans leurs chaumières auprès de leurs familles. Voilà comment les délestages impactent le quotidien des Tananariviens. Sans parler de ce qui se passe dans d’autres villes de Madagascar.
Dernièrement, pour sans doute démontrer sa pro–activité, la Jirama a mis en place une page « Facebook » dénommée « Jirama Actus ». A première vue, cela sonne la modernité. « Actus », apporte une imaginaire d’efficacité et de rapidité. Mais la remarque d’un internaute est assez ironique. « Société de présentation d’excuse », note celui–ci. Il faut dire que la page est assez suivie, avec plus 19 000 abonnés.
Elle risque cependant de complètement crouler sous les remarques d’insatisfaction des clients de la Jirama. Il ne passe presque pas un jour sans qu’une coupure d’électricité ou d’eau n’est annoncée sur « Jirama Actus ». Par exemple, le 19 juin, elle a annoncé une coupure sur Ambohidroa, Ambatolampy, Ambohibao, Talatamaty et Faralaza. Un facebookeur annonce. « A Ankazomanga la coupure a commencé depuis longtemps ».
Entre une langue de bois pour une page sensée s’adresser à un grand public, ses « Raccordement P 196 », « Réparation conduite DN110 », « Entretiens captage et réseaux PO », et ses annonces parfois géographiquement mal localisées, on se demande si la page n’était pas plutôt qu’un coup de « communication ». C’est-à-dire pour faire joli, pour soigner une image. Dans un langage plus terre à terre, pour parler pour ne rien dire.
Des informations comme la durée de la coupure d’eau ou d’électricité sont rarement intégrées. De cette manière les usagers, scrutant « facebook », peuvent au moins prendre leur mal en patience. « Ne remettez plus (l’électricité) », lâche un utilisateur. « Jirama, perturbation d’eau à Faravohitra et Antaninandro cela fait quatre ans et vous n’avez pas de solution ? », s’insurge un autre. Et les commentaires du même acabit ne manquent pas sur « Jirama Actus ».
A ce train là, les délestages dans la capitale, et par ricochet dans le pays, ne disparaîtront pas en trois mois, six mois ou une année.
Maminirina Rado