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lundi, septembre 16, 2024
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AccueilCultureIls ont fait le buzz… : Une part d’Afrique, une part d’acrobatie  

Ils ont fait le buzz… : Une part d’Afrique, une part d’acrobatie  

(crédits photos : Tãnia Sadïa)

2023 arrive, une année grisante, année électorale. Et de plus en plus sur les réseaux sociaux, cela se ressent. Le malgache des Facebook et compagnie est plus amer, plus têtu, plus tranché dans sa vision du « monde Madagascar ». Quand Jaojoby Eusèbe bénit le fils d’un de ses protégés à ses obsèques, Facebook n’en perd pas une miette. En quelques défilements, le post atteint des trentaines de partages. Les commentaires et les réactions sont par milliers. 

Le roi du « salegy » a souhaité des parties des jambes en l’air inoubliables et la virilité de l’entre-jambe au rejeton du chanteur décédé. Avec des mots malgaches qui sont soi-disant peu exquis, une fois prononcés en public. Rien de bien méchant. Histoire que sa descendance soit perpétuée sur les siècles à venir. Tout le monde espère autant pour la progéniture d’un ami proche défunt. Pour le fond donc, Jaojoby Eusèbe avait tout à fait raison. Pour la forme, c’était une toute autre histoire.  

Une partie des réactions négatives à son encontre ressemblait à de la frustration populaire. Le bon peuple n’attendait qu’une occasion pour se lâcher. Une posture logique face au délestage, l’inflation ignorée par les dirigeants, le pouvoir d’achat en berne, l’absence de perspective… Les commentaires virent parfois au socio-politique. D’une autre partie se dégageait plus l’incompréhension, arpentée par un puritanisme du citoyen qui se sent en modèle. En face, il y a les joyeux lurons, les esprits libérés, les taquins… qui cautionnent les propos de Jaojoby Eusèbe.  

Le roi du « salegy » rappelle la part d’africanité des malgaches, les dernières recherches génétiques et linguistiques le confirment. Mais aussi d’Asie. Sur le grand continent noir, le rite de veuvage pourrait expliquer cet usage du langage cru en diversion à l’affliction morale et spirituelle des vivants. Ces agissements du roi Eusèbe sont loin d’être ahurissants que ce directeur de cabinet au niveau du ministère de l’Energie, qui a fait les frais des « facebookeur(se)s ». Quelques minutes de son intervention sur une télévision privée ont été partagées sur les réseaux sociaux. 

Selon ses dires, il ne possède aucun diplôme en rapport avec l’énergie ni l’hydrocarbure. Et qu’il se pose des questions sur la raison de son entrée dans ce secteur. Il est plutôt un spécialiste du football. Maintenant qu’il est dedans, il apprend et fait des efforts. Dans son humilité à faire tomber un saint, il admet que c’est encore loin d’être gagné. Bon gré mal gré, il occupe un poste de haut fonctionnaire d’un secteur ultra-stratégique d’un pays extrêmement pauvre et endetté sur plusieurs générations.  

Le bonhomme inspire l’idée de demander aux organismes internationaux présents à Madagascar lors des publications d’offres d’emplois, par exemple pour un poste de « coordinateur financier », de réviser les critères exigés. Afin de donner sa chance au tout-venant. Comme qualification, une attestation en testeur de déodorant ou être champion de sudoku suffirait. Sinon une expérience de dresseur de serpent ou de diseuse de bonne aventure serait un atout. Sur cette belle île rouge, tout est permis même si c’est vu sur Facebook. 

  • Maminirina Rado   
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