
Le 9 août, la vidéo d’une femme âgée relatant ses crimes devant une foule, micro à la main, questionnée par des autorités, a défrayé les réseaux sociaux. « Tous les membres de ma famille qui sont décédés, c’est moi qui les ai tués… Zanda, la mère d’Olive, Victor, c’est moi qui l’ai tuée… Après on m’a fait manger tous les grigris ». Une femme intervient. « Combien de personnes as-tu tué ? ». La dame répond, « Quatre ».
L’enquêtrice, se sentant pousser des ailes d’inspecteur Derrick et de Superwoman, incite la soi-disant accusée à poursuivre, « Victor, c’est mon neveu ». Elle aurait assassiné quatre membres de sa famille. Avec des écouteurs, la peur s’entend dans la voix de la femme âgée. La scène s’est déroulée dans une localité au Nord de Madagascar. Et voilà que l’on replonge dans des époques sombres de l’humanité : le fétichisme de la Grèce Antique et la chasse aux sorcières du XIVème siècle au Moyen Âge.
Un procès à ciel ouvert où une présumée sorcière se trouve au centre. Au tout début, un homme annonce. « De notre côté, le jugement est sans appel. Mais nous laissons le soin à la foule de décider ». Il n’y a pas eu de suite, aucune information sur le sort de la dame n’a été émise. On ne sait si elle a fini bannie du village ou condamnée à mort. La première option serait le moindre mal. Cependant, sur cette vidéo partagée, point de trace d’intervention légale de la part de l’autorité administrative.
La réaction des internautes, derrière leurs écrans, est unanime : la majorité juge la femme âgée coupable. La question est de savoir ce qui se serait passé, a-t-elle renié ces accusations ? Dans ce type de « tribunal », la justice lui a déjà tourné le dos et a déjà réussi à voyager à plus de 5000 années dans un Madagascar du futur.
Maminirina Rado