
Fuite en avant ou voyage symbolique, la famille « Zoto », à travers son aventure intérieure, au bon souvenir du réalisateur Joe Dante, a suscité l’intérêt de la planète Internet malgache. Phénomène des routes nationales, et des espaces cartes postales dont recèlent ce beau pays, cette famille génère des milliers de réactions sur les réseaux sociaux. Sans aucune motivation pécuniaire, sauf leur volonté de traverser en plusieurs mois Madagascar.
Le pays à la Covid–19 grimpante, aux mystères de l’insécurité, à la dengue, au paludisme, au chômage atteignant des sommets himalayens, au bacille de la corruption … Ainsi, tel un globule solide traversant tout le métabolisme, cette famille de cinq personnes avance au pas. Dans un périple auquel l’adage inhérent à un système de survie souligne : « Chaque pas compte ». Un pas après l’autre, la fatigue de plus en plus dans le regard, ils avancent.
Un miroir pour ceux ou celles qui sentent qu’être Malgache n’a pas de sens, eux, ils montrent que la route, malgré le froid ou les vents, la pluie ou le ciel d’azur doit être arpentée. Des gens comme cela, les autres cherchent naturellement à les aider. Puisque leur acte compte, leurs paroles ne seraient plus qu’accessoire socialisé. La “voix” de la sueur, qu’importe la nature de la civilisation, l’âge du peuple, tout le monde s’accorde : le geste compte plus que la parole.
Un témoignage poignant du paternel voyageur « Zoto » sublime leur voyage. « Nous rencontrons des dahalo, des spectres en route, mais ils nous disent qu’ils ne nous feront aucun mal ». Rappelant les récits de voyage, entre mythes et mystiques, de ces marins d’antan. Rencontre avec des sirènes, avec des bêtes abyssales, avec des créatures inconnues… Plusieurs récits des grands voyageurs ne manquent pas de ces légendes fabuleuses apportant encore plus d’enchantement et de « malgachéité » à leur acte.
Une autre famille a aussi fait ce genre de voyage, la famille « Poussin ». Pourtant, il faut l’admettre, les voyageurs « Zoto » n’ont pas bénéficié de visibilité internationale ni de générique d’épisode alignant « France Télévisions », « Centre national de la cinématographique »… quelque peu artificiel, voire scénarisé en « occupants » sympathiques en mal chronique d’exotisme et de contact « indigènes ». Pour preuve, personne n’a osé qualifier un des Poussins de puant « la chiasse ».
Maminirina Rado