Le Premier ministre Kolo Roger défend son gouvernement. Il l’a dit, quatre mois ne suffisent pas pour juger en toute objectivité l’efficacité et les actions du gouvernement. Le Dr Kolo Roger a soutenu la candidature à la présidentielle de Hery Rajaonarimampianina lorsque la sienne a été rejetée par la Cour électorale spéciale. On se rappelle que le choix du Premier ministre a pris du temps à cette époque à cause de la composition de l’Assemblée nationale qui ne permettait pas une distinction nette de l’entité majoritaire conforme à la Constitution. Le Dr Kolo Roger, considéré parmi les candidats pressentis au poste comme un moindre mal par une partie de la classe politique, a finalement été désigné au détriment du candidat du Mapar.
Une image à défendre
Mais bien qu’accueilli favorablement par le public, les débuts du Dr Kolo Roger aux fonctions de Premier ministre ne se sont pas passés sans couacs. Sa prise de parole à l’Assemblée retransmise en direct à la TV pour présenter le programme général de l’Etat a choqué de nombreux députés et partant le public. Contrairement à l’habitude de ses prédécesseurs, il a fait sa présentation dans la langue française et non en malgache. Les bruits ont vite couru que le Premier ministre ne parle pas le malgache. Ce qui sera démenti plus tard par plusieurs de ses prestations en public, mais le mal a fait son effet sur l’opinion. Il est vrai que le Dr Kolo Roger est resté plusieurs dizaines d’années à l’extérieur avant de revenir au pays mais il n’a rien perdu de l’éloquence de ses ancêtres. De même le premier voyage du Premier ministre à l’étranger a été fortement critiqué. La classe politique est habituée à voir un Premier ministre qui « garde la maison» et qui ne s’occupe que des affaires nationales alors que le Premier ministre est aussi ministre de la Santé. A ce titre son déplacement en Suisse pour rencontrer des sommités de la médecine en vue de perspective avantageuse pour la nation a été fort utile. Quant à son gouvernement d’ouverture, son démarrage a été perçu dans l’opinion comme emprunt de lenteur. La procédure administrative à suivre pour les nominations a pris beaucoup de temps pour chaque département ministériel. Mais les plus graves critiques formulées envers le gouvernement touchent l’insuffisance des résultats. Des voix politiques en viennent actuellement à réclamer un remaniement ou un changement de gouvernement devant les difficultés croissantes, dont les manifestations et l’insécurité grandissantes. Des ministres sont plus interpellés que d’autres pour leur gouvernance. Toujours est-il que c’est certainement pour défendre l’image du gouvernement que le Premier ministre a fait part hier du succès de sa mission en Chine. De grands projets sont envisagés au titre de la coopération bilatérale avec ce pays. Le Premier ministre n’est pas rentré les mains vides mais avec un résultat significatif, un don de 42 milliards d’Ariary. Une aide chinoise qui vient à point nommé en attendant les financements extérieurs.
Zo Rakotoseheno