La vidéosurveillance a montré des résultats mais ceux-ci restent limités. À Ambohimanandray, la scène d’un vol de moto en public a été enregistrée par la caméra de surveillance d’une maison aux alentours. Idem à Ivandry durant l’attaque d’un cashpoint par deux bandits armés. Ou encore à Behoririka lorsque des femmes ont perpétré une attaque à main armée. Rien qu’avec ces trois cas, six personnes ont été identifiées par les images de vidéosurveillance. Parallèlement, les victimes ne manquent pas de témoigner auprès de la police judiciaire. Les enquêtes sont ouvertes, comme à l’accoutumée dans un État de droit, mais sans beaucoup d’espoir. La raison est très simple, il n’existe pas de base de données manipulables en temps réel. Certes, les logiciels de type Anacrim sont là, mais sans les « database », cela ne mène à rien. C’est dans ce sens que les suggestions de constituer des bases de données via un échange d’informations entre les entités des forces de sécurité ont été avancées par des experts durant les ateliers en matière de lutte contre la criminalité. Il y a aussi d’autres options, dont le partage des données biométriques aux forces de l’ordre par les entités qui les manipulent, à savoir le Service passeport ou encore le Centre immatriculateur. De cette façon, la police scientifique sera crédible et pourra mener à bien ses investigations. À défaut, il y a toujours les techniques de profilage criminel datant des années 50, et les enquêtes de voisinage. Oui, il est temps de capitaliser la technologie, qui n’est pas forcément coûteuse à notre époque. Les échanges de renseignements, de « database », et l’appui à la police scientifique sont importants pour espérer des résultats dépassant les techniques d’antan. Il est déplorable qu’en 2020 les Malgaches ne disposent pas encore de logiciel capable de dresser des portraits-robots dans le cadre d’une enquête criminelle. À méditer.
D.R