Six individus soupçonnés d’avoir participé à cette attaque ont déjà été arrêtés.
« Les éléments de la Gendarmerie ont même reçu l’ordre de tirer si cela s’avère la seule disposition pour repousser l’attaque ». C’est ce qu’évoque un communiqué émanant du service de la Communication de la Gendarmerie nationale. Cet ordre formel émanant certainement du Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie nationale, montre l’ampleur de la situation. Samedi dernier, la Brigade de la Gendarmerie à Imerintsiatosika a été prise d’assaut par une foule en furie. Un mort, trois gendarmes blessés, une Brigade ravagée à 50% et cinq motos incendiées dont 2 appartenant à la Brigade locale et 3 aux membres du personnel. C’est le bilan de l’affrontement, selon le communiqué. Deux versions complètement différentes sont à l’origine de ce » sakoroka générale » qui n’a été maîtrisé que dans la nuit vers 21h40. D’un côté, la population dénonce une intervention arbitraire des gendarmes et accuse ces derniers d’avoir tiré à bout portant sur un innocent. C’est ce qui aurait provoqué la colère de la population d’Imerintsiatosika. Une accusation que la Gendarmerie réfute formellement dans son communiqué, expliquant qu’il s’agit d’un individu ayant participé à une attaque au centre ville d’Imerintsiatosika. Ayant reçu un appel au secours de la part des victimes d’une attaque, les gendarmes se sont rendus sur les lieux. Leur présence a incité les malfaiteurs à prendre la fuite. Une course poursuite a ensuite eu lieu et en apercevant les éléments des Forces de l’ordre, l’individu aurait sauté et est tombé depuis la clôture d’une maison, la tête en premier. Grièvement blessé, il aurait succombé sur la route vers l’hôpital. Cet homme n’aurait donc reçu aucune balle. Contrairement à la version des familles de la victime et de la population locale qui dénoncent un abus perpétré par les éléments de la Gendarmerie.
Déstabilisation. C’est cette incompréhension qui est à l’origine de cet affrontement à Imerintsiatosika. Une centaine de gendarmes venant d’Antananarivo et d’Arivonimamo ont été dépêchés à Imerintsiatosika pour maîtriser la foule en colère qui a pris d’assaut la Brigade locale de la Gendarmerie. L’opération a été dirigée par le Commandant de la Circonscription de la Gendarmerie d’Antananarivo. Les Forces de l’ordre ont utilisé des tirs en l’air et des bombes lacrymogènes pour disperser les émeutiers. Le communiqué officiel confirme qu’ils ont même reçu l’ordre de tirer à balles réelles en cas de besoin. D’après les informations, six individus soupçonnés d’avoir participé à cette attaque de la Brigade de la Gendarmerie d’Imerintsiatosika ont été arrêtés. « Une enquête a été ouverte et les recherches se poursuivent pour déterminer tous les responsables », fait savoir le communiqué. En effet, le Secrétariat d’Etat à la Gendarmerie envisage de faire respecter l’Etat de droit et refuse de laisser dans l’impunité cet acte de déstabilisation. Nul n’ignore d’ailleurs qu’Imerintsiatosika est actuellement considérée comme une ville stratégique sur le plan politique. Et ce, après la décision du président Andry Rajoelina d’y implanter la nouvelle ville Tanamasoandro. D’ailleurs, bon nombre d’observateurs ont évoqué la thèse d’une déstabilisation politique après cette attaque du bureau de la Gendarmerie, en faisant un rapprochement avec la déclaration de Maître Hanitra Razafimanantsoa et Fidèle Razara Pierre qui, juste avant Noël, ont promis de « passer à l’acte pour renverser le régime actuel ». « Deux ans d’exercice de pouvoir sont largement suffisants pour les tenants du pouvoir actuel », ont-ils martelé.
Davis R